Tous les 4ème lundis de janvier, c’est le jour de reconnaissance des Community managers, nouvelles « hydres » à 10 têtes de la gestion des media sociaux et d’une partie croissante de la communication digitale des entreprises, associations et institutions.

Edith Page, community manager

Le community management est un beau métier actuel et en devenir qui mérite d’être valorisé et reconnu. Bravo à l’initiative du Community Manager Appreciation Day et merci à la Swiss Community Managers Association de relayer l’événement sur Facebook et sur Google+!
Tweets et tags #CMAD! 

© in-fuseon.com

C’est Jeremiah Owyang du groupe de recherche Altimeter qui a lancé cette initiative de reconnaissance  de ce nouveau métier et surtout des personnes qui, derrière leurs écrans réinventent les relations clients avec passion. Voici la traduction du message de Jeremiah Owyang aux employeurs de Community managers:

« C’est la passion pour améliorer l’entreprise et aider à créer une meilleure relation clients. Dans de nombreux cas, un sincère « Merci » peut signifier plus qu’une étude annuelle de satisfaction clients. Prenez le temps de reconnaître et remercier le community manager qui vous a peut-être aider dans des moments de nécessité ».

LES IDEES QUI COURENT…SUR LE COMMUNITY MANAGEMENT

Métier émergent et appellation fourre-tout, le community management est tendance et attire nouveaux espoirs et convoitises en ce temps de crise. C’est ce qui se dégage de l’émission de la RSR de novembre 2011.
D’après l’émission, le community management serait:

  • une excellente façon de passer son temps à « gazouiller » (évocation à Twitter) et de bavarder avec les fans
  • un métier tremplin pour faire monter les enchères salariales
  • un Dr Jekyll and Mr(s) Hyde avec une double face tantôt espion ou veilleur tantôt ambassadeur
  • et un briseur de vie privée

Ayant migré de l’Amérique du nord, ce nouveau métier est en train d’arriver en Suisse romande depuis 2010. 2012 devrait voir se développer des postes à pourvoir.

Exerçant moi-même ce nouveau métier dans mon domaine de prédilection des Cleantechs et de la Responsabilité sociale d’entreprise, je reste sceptique sur la façon dont l’émission de la RSR a présenté ce métier, non obstant la qualité des intervenants.

On peut en effet se questionner sur l’authenticité et l’éthique des personnes l’exerçant. Le métier étant encore en phase de développement, il est naturel que les idées courent…
Mais voyez plutôt…

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BESOIN DE VALORISER LE METIER

Le community management est un métier complexe et multi-tâches, qui mérite toute la reconnaissance de ceux qui l’utilisent pour créer un capital image et une relation clients sur le web.

Une étude récente sur les Community managers en France en 2011 portant sur un panel de plus de 400 personnes dévoile les faits suivants:

  • 55% des Community managers sont des femmes
  • 88% des Community managers ont moins de 35 ans
  • 52% ont fait des études supérieures
  • seulement 1/4 ont débuté leur parcours professionnel comme Community manager
  • le Community manager travaille seul dans 57% des cas
  • le métier est peu voire mal payé
  • 25% sont employés en CDD ou en freelance et 18% sont stagiaires
  • le Community manager peut gérer jusqu’à 3 communautés à la fois
  • le quotidien du Community manager:
    37% de veille et benchmarking+33% d’animation de communautés+25% de rédactionnel

Le Community manager devient une personne clé de la relation clients exercée dans les media sociaux. Multi-compétent, responsable et capable d’appréhender les situations, c’est une courroie de transmission entre l’entreprise et les parties prenantes internes et externes.

Voici une infographie qui résume de façon ludique les différents rôles de cette hydre à 10 têtes.

Image extraite du Master plan du site cleantech.admin.ch/cleantech

Plus d’une année après l’émission du premier Master Plan Cleantechs suisse et 5 mois après qu’il ait été entériné par le Conseil fédéral, comment la Suisse entend-elle passer de la parole aux actes? Ce fut le thème de la conférence-débat du 9 janvier 2012 à Lausanne, à laquelle j’ai assisté. Organisée par economiesuisse, en collaboration avec CleantechAlps, le magazine Bilan, les chambres de commerce romandes et la Fédération des entreprises romandes, la conférence a joué au ping pong entre économie et politique et personnellement je n’y ai pas entendu grands débats.

Je vous livre 5 éléments qui ont interpellé ma réflexion et mon interprétation de ce domaine que je pratique depuis 9 ans ainsi que les liens vers 4 documents de référence pour aller plus loin.

1. Définition des Cleantechs:

Image extraite du rapport de CleantechAlps.ch

Il existe plusieurs définitions pour ce secteur transversal touchant la majeure partie de l’économie.  CleantechAlps en propose une dans son étude de décembre 2011, Pour mieux comprendre les cleantechs. Si vous manquez de temps pour demander l’étude…et la lire, voici une définition énoncée par Dominique Reber d’économiesuisse et que j’ai trouvée pertinente: « Les cleantechs englobent tous les produits, services, processus et domaines d’activité qui permettent de ménager les ressources et/ou de réduire les émissions polluantes. »
Je trouve le mot « ménager » intéressant: n’est-ce pas le besoin que l’on a de « ménager notre monture environnementale » pour aller plus loin?

2. Une position de pointe en efficacité énergétique:

Outre la production et l’utilisation des énergies renouvelables et le recyclage en tous genres, c’est dans l’efficacité énergétique que les entreprises suisses excellent. En effet elles savent produire et transformer tout en économisant l’énergie.
Le schéma suivant montre que la Suisse optimise sa consommation de ressources en rapport avec sa production intérieure brute par habitants.
Comparée à l’Europe, elle est bien plus performante.

Image extraite du rapport de l'UNEP Decoupling report 2011

Sachant que les brevets suisses en matière de Cleantechs perdent du terrain depuis 10 ans au plan mondial (Notre article de février 2011 « Les Cleantechs, un enjeu de taille pour la Suisse » le mentionnait déjà),
les entreprises suisses ont intérêt à « packager » leur savoir-faire de combiner croissance et efficacité énergétique pour exporter cette expertise auprès des pays qui manifestent un très gros appétit énergétique (cf Chine, Inde…).
L’exemple de l’entreprise chimique Clariant et des jeans Denim est remarquable. La technologie de Clariant agit sur le processus de lavage des jeans et permet d’économiser l’eau à 92%, l’énergie à 30% et le coton à 87%.

3. Plus ou moins d’encadrement?

Photo de la conférence du 9.1 extraite de l'article d'économiesuisse

Les avis sont partagés et influencés par les tendances politiques. Cependant la tendance qui se dégage pourrait se résumer ainsi en tous cas pour l’efficacité énergétique:

    • l’efficacité énergétique nécessite normes et échéances
    • il serait utile de déployer une plus large communication des initiatives nationales (cf ProKilowatt), régionales et locales (chaque canton, voire commune a ses propres programmes)
    • avant de proposer éventuellement un cadre plus régulé, il faudrait vérifier ce qui encourage l’innovation (subventions ou autres) et la freine puis légiférer pour lever les freins.

4. « La R&D ne fait pas vivre.  Ce sont les marchés. »

Je cite Hugo Van Buel de la société CLA-VAL qui est devenue leader dans le marché de niche de la régulation hydraulique par micro-turbinage. Cette entreprise est présente dans 75 pays et dépose 3 à 5 brevets par an, juste pour rester présent. L’effort est mis surtout sur la phase d’industrialisation des produits. Ce sont les « market drivers » qui comptent. Ceci évoque la marge de progression qu’ont certaines entreprises suisses des Cleantechs pour passer du prototypage au produit/service industriel.

5. Les technologies, c’est bien. Et les changements de comportements?

Image extraite du Master plan du site cleantech.admin.ch/cleantech

Le sujet des comportements a été de nouveau le parent pauvre, à mon goût! Il a été évoqué mais les discussions ont plutôt tourné autour des technologies. Et pourtant, n’y aurait-il pas un grand intérêt pour des entreprises innovant dans l’efficacité énergétique d’associer les bonnes pratiques comportementales éprouvées et reconnues à leurs offres de savoir-faire techniques? Un nouvel objectif? C’est peut-être ma vision futuriste et passionnée de spécialiste en marketing-communication et en sciences humaines qui me suggère cette éventualité! A suivre…

4 documents pour aller plus loin:

Les lutins statisticiens chez WordPress.com ont préparé un rapport annuel 2011 pour le blog d’in-fuseon.

Merci à tous les lecteurs et contributeurs pour l’intérêt et les partages! Vous pouvez compter sur de nouveaux articles de fond croustillants et suscitant réflexions et actions  en 2012.

En avant goût: les thèmes que je traiterai en 2012 dans la continuité de 2011. Voir notre article « En 2012, tout est possible… ».

Voici un extrait du rapport:

« Un métro New Yorkais contient 1 200 personnes. Ce blog a été visité environ 5 000 fois en 2011. Si c’était un métro New Yorkais, il faudrait à peu près 4 voyages pour transporter autant de personnes. »

Les tops « posts » ont été:

  1. Coup de coeur pour 8 cleantechs en voyage
  2. La communication sociale, facteur de durabilité de l’entreprise
  3. Le community manager, une intelligence émotionnelle

Cliquez ici pour voir le rapport complet.

A bientôt!