C’est une récente soirée au Paléo Festival Nyon 2012 qui m’a inspirée cet article. Nous avons terminé notre soirée d’une drôle de façon! En participant à un dance floor « Energie » pour générer un maximum de joules! Imaginez que si les 40’000 festivaliers quotidiens s’exerçaient 2min 30 sur la piste de danse tous les soirs, ils ne généreraient que l’équivalent de 5  à 10 kWh au maximum à eux tous. Or le Paléo a besoin de 40’000 kWh par jour! Pas si simple de créer de l’énergie! Cela fait réfléchir aux efforts à fournir pour produire de l’énergie et à la vitesse à laquelle on la consomme au quotidien.

1’745 JOULES, C’EST UN DEMI WATT!

C’est sur le stand de Romande Energie au Paléo que nous avons expérimenté la transformation de nos mouvements en énergie grâce à un dance floor original et innovant. C’est une façon ludique de prendre conscience de la force à déployer pour produire de l’électricité… et illuminer la piste de danse! L’expérience a duré 2 min 30 le temps du morceau Party de LMFAO. Le résultat a été plutôt mince avec 1’745 joules générées…donc le vélo électrique comme prix gagnant ne sera pas pour notre groupe. Le record approchait les 5’000 joules.

La différence entre 1’745 joules et 5’000 joules parait énorme et pourtant, converti en watt/heure (1 watt-heure vaut 3600 joules), cela ne fait qu’un demi-watt/h contre un 1.40 watt/h. Nous sommes bien peu de chose! Pensez-vous que cela serait suffisant pour éclairer au moins une ampoule électrique? Même pas!

Si l »on prend une ampoule LED des plus économiques par exemple de 5 Watt, équivalente à une ampoule classique de 25 W, il faudrait donc 10 groupes comme le nôtre se démenant sur le dance floor pour l’éclairer. Ou bien il faudrait que nous dansions non-stop pendant 25 min!

RIEN A REGRETTER!

Camille en concert au Paléo festival le 17.7.12.

Dans un festival de musique de l’ampleur du Paléo, tout est énergie: les lumières d’ambiance, les éclairages des concerts, l’énergie cinétique de la foule de festivaliers…et l’énergie des chanteurs.
Savez-vous que le concert d’une star comme David Guetta sur la Grande scène, équivaut à la puissance électrique de 38 à 56 centrales vapeur de repassage? Imaginez l’artiste en train de dérouler son show et en même temps de faire « tourner » une quarantaine de fers à repasser! Ce serait digne d’un nouveau livre de Bernard Werber!

Trêve de plaisanterie! Apparemment les préoccupations sont présentes pour sans cesse réduire ou maîtriser les consommations. Certains types d’éclairage fonctionnels se parent même d’apparats festifs comme cette série de lampadaires de type éclairage routier!

En bref le Paléo festival offre de merveilleux moments et aussi des expériences inédites!

Sources d’informations:

Les coulisses « énergies » du Paléo festival Nyon en chiffres.

Reportage photos des coulisses « énergies » du Paléo festival Nyon.

Article de La Côte: Le fournisseur traque le gaspillage.

Dans le cadre de l’engagement renforcé de la Suisse en Afrique du Nord depuis mars 2011 et du programme « Production Plus Propre » (PPP), l’entreprise genevoise SOFIES, experte en écologie industrielle, accompagne 75 entreprises tunisiennes sur des projets concrets pour mieux produire et moins consommer. 

Merci à Laurent Cuénoud, CEO de SOFIES, qui s’est prêté au jeu de nos questions pour donner toute l’envergure et l’ambition d’une intervention exemplaire et durable qui s’inscrit dans une coopération internationale. Découvrez !

Photo extraite de L’hebdo: La Tunisie, un laboratoire pour la Suisse.

Comment SOFIES s’est-elle retrouvée à intervenir en Tunisie ?

Notre intervention a commencé en octobre 2010 avant le printemps arabe de 2011. Nous avons décidé de nous mettre en lice d’un appel d’offres international et notre connaissance des écosystèmes industriels a fait la différence. Nos partenaires institutionnels sont le SECO (Secrétariat d’État à l’économie) qui finance le programme et l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI). Nous travaillons sur place en collaboration avec le centre international des technologies de l’environnement de Tunis.

Quelle démarche avez-vous mise en œuvre auprès des 75 entreprises locales ?

Les entreprises locales concernées interviennent principalement dans les domaines de l’agroalimentaire,  du tourisme (hôtellerie), du textile, de la microélectronique, des traitements de surface.

Nous avons modélisé un projet de base qui s’adresse à chaque entreprise individuelle et avons travaillé intensément avec 20 entreprises pour commencer. Notre objectif est d’aider ces entreprises à consommer moins de matières premières, moins d’énergie, moins d’eau et à produire moins de déchets. La Tunisie est en passe de devenir un centre clé d’expérimentation à grande échelle des technologies environnementales.

Nous avons développé une démarche en 3 points prioritaires :

  • L’énergie : actuellement, la Tunisie brûle du gaz, ressource naturellement facile à exploiter et accessible, mais polluante. Or le potentiel des énergies renouvelables et notamment du solaire est sous-exploité.  Nous encourageons les entreprises à consommer de telles énergies dès que possible. Nous amorçons d’ailleurs le début des interactions avec la fondation Desertec.
  • L’eau : la Tunisie a 3 défis autour de l’eau et de son empreinte hydrique (sa dépendance à l’égard de l’eau) : réduire ses consommations tout en favorisant le développement économique, trouver de nouvelles sources et assainir l’eau en réduisant les rejets polluants. Nous avons développé des solutions Entreprises (ex de Fuba, producteur de circuits imprimés, qui exporte ses effluents polluants en Europe pour être traités) et des solutions Collectivités (ex identification de bailleurs de fonds pour financer des infrastructures lourdes).
  • L’écobilan : nous avons choisi de réaliser 8 cas pilotes (produits/services) pour les passer à travers des Analyses de Cycle de Vie (ACV) et déterminer leur impact environnemental complet incluant transport, production, etc. L’ambition est de construire une banque de données utilisable pour l’Afrique du Nord.

Pourquoi accompagner ces entreprises en particulier ?

L’Europe étant le premier marché d’exportation de la Tunisie et les politiques d’achats se renforçant, les produits tunisiens ont tout intérêt à devenir plus éco-responsables pour poursuivre leur développement sur ce marché.

Comment va être utilisé le budget de CHF 3 millions sur 4 ans ?

Ce budget couvre le conseil, le développement de la démarche et l’énorme travail de suivi sur place et à distance des 75 entreprises et des experts tunisiens formés à la démarche.
Pour l’ONUDI, c’est une première d’inclure à la fois un programme PPP, les écobilans et l’écologie industrielle, c’est-à-dire les synergies et l’optimisation des flux de matières entre entreprises à plus large échelle.

Quelle est la plus grande difficulté rencontrée depuis octobre 2010 ?

Nous sommes sur un défi de changement de culture des populations dans leur rapport au travail et de leur hiérarchie. Dans de tels projets d’éco-responsabilité, il est indispensable d’obtenir l’engagement et le questionnement de toute l’entreprise et pas seulement de la direction. Nous avons dû renforcer notre implication dans les projets et leur suivi.

Quel est le mode de travail qui va fonctionner durablement ?

Nous nous sommes fixés 3 ans pour rendre autonomes les experts tunisiens. Il s’agit de former les gens pour savoir reproduire la démarche, capitaliser l’expérience. Une personne est basée sur place pour assurer coordination, transfert de savoir-faire, suivi, gestion des parties prenantes et communication. Un vrai défi !

Quel sera le rôle du futur droit à un environnement sain dans la prochaine constitution ?

Je pense personnellement que l’aspect législatif est essentiel pour renforcer les apprentissages et déclencher des façons de faire durables. Par exemple dans le cas de l’exploitation du gaz ou bien de la gestion des déchets pour laquelle la loi actuelle d’enfouissement des déchets est complètement contre-productive.

En quoi le développement durable est-il « salvateur » de la relance économique ?

C’est une dimension indispensable pour :

  • Stimuler la création de nouveaux métiers
  • Lutter contre les zones déjà sinistrées par la pollution et la disparition des plages
  • Assurer la continuité des exportations des produits locaux (cf commerce des olives) vers l’Europe.

Voir comme exemple les résultats du parc d’activités économiques de Bizerte dans le nord de la Tunisie. Ou encore « Tunisie: un développement économique dans un environnement sain ».

Sources complémentaires :

La Tunisie, un laboratoire pour la Suisse.

SECO :  Un an après : le point sur l’engagement de la Suisse en Afrique du Nord 

100 milliards de sacs plastiques sur notre planète.
En Suisse, ce sont 240 millions de sacs plastiques distribués aux caisses des magasins pour 20 minutes d’utilisation 
en moyenne!

Le Conseil national suisse vient d’accepter le 12 juin, la motion qui vise à interdire l’usage du sac plastique à usage unique aux caisses des magasins. Certes le sac de caisse est bien pratique pour nous autres consommateurs mais il est devenu une pure abbération écologique lorsque ce même sac est produit avec des énergies fossiles, qu’il est utilisé une seule fois puis jeté.
Voir notre article « Lumière sur les sacs plastiques: comment reconnaître le bon grain de l’ivraie? »
L’objectif est de remplacer les sacs de caisse par des sachets ou cabas biodégradables et/ou réutilisables.

Les consommateurs italiens utilisant des sacs biodégradables après l’interdiction de sacs plastiques en Italie entrée en vigueur le 3 janvier 2010. [Alessandro Di Meo – Keystone]

LE PARI EST-IL GAGNÉ?

Pas encore. La motion doit être acceptée par le Conseil des États pour être appliquée et les contre-arguments fusent.
Les cabas réutilisables doivent être utilisés au moins 5 à 10 fois pour que leur bilan écologique soit plus avantageux que celui des sacs plastiques très fins disponibles en caisse actuellement.

Même si l’impact environnemental de ces sacs en Suisse n’est pas primordial par rapport au tonnage de plastique produit pour d’autres usages, n’est-il pas de la responsabilité de la Suisse de faire écho aux interdictions votées en Italie, en France, San Francisco ou Hong Kong?
Les cantons du Tessin, du Jura et de Berne ont déjà décidé d’interdire les sacs aux caisses.
Migros Genève a banni les sacs plastiques aux caisses depuis déjà 2 ans et les gens se sont depuis munis de sacs réutilisables ou du cabas de grand-mère pour faire leurs courses.

L’ALTERNATIVE VERTE

Il faut 400 ans pour qu’un sac plastique fabriqué à base de pétrole disparaisse complètement. Quelques semaines suffisent à un sac plastique biodégradable fabriqué à base d’amidon de maïs ou de pommes de terre. L’entreprise BioApply de Gland développe des sacs biodégradables et compostables issus de biopolymères, matériaux d’origine végétale depuis 2005.

Le marché des biopolymères ne cesse de croître pour atteindre 1.7 millions de tonnes prévues en 2015.

« En termes d’écobilan des sacs à usage unique, les sacs biodégradables sont en moyenne les meilleurs, suivis du papier et du plastique», explique Yves Loerincik, CEO du bureau de conseil Quantis, qui compte parmi les leaders mondiaux de l’analyse en cycle de vie.

Utiliser des sacs biodégradables ne justifie pas plus l’abandon en nature ni même l’usage unique même si leur écobilan est meilleur que les autres matériaux.

Certes, le sac biodégradable offre une alternative à nos habitudes de consommateurs. Mais ne faut-il pas aussi faire évoluer nos habitudes en réutilisant au maximum le sac dans les limites de son hygiène et de sa solidité? Ensuite il peut être jeté simplement avec les déchets en toute sécurité.
Personnellement, j’ai toujours de la peine à me défaire d’un sac non-biodégradable même s’il est en fin de vie, car je sais qu’il sera source de pollution!

Alors qu’attendons-nous pour commencer à refuser les sacs polluants aux caisses et nous convertir aux sacs biodégradables ou réutilisables?

Sources d’informations:

BioApply – Communiqué de presse – Interdiction du sac en plastique à usage
unique par le Conseil National_une alternative verte existe
.

Article Tribune de Genève: « Faut-il se débarrasser des sacs plastiques en Suisse?

RTS: Interdiction des sacs plastiques en Suisse.