Source: facebook.com/RomandeEnergie

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Samedi 27 septembre, j’étais présente à la journée Portes-Ouvertes de Romande Energie au Sépey en Chablais qui a permis au grand public de découvrir le fonctionnement de la centrale hydraulique du Pont-de-la Tine et une partie du chantier d’optimisation de la centrale des Farettes située en aval de la Grande Eau. Voici 3 éléments remarquables pour une journée qui turbine!, qui m’ont surpris au point d’avoir envie de les partager avec les lectrices et lecteurs de mon blog.

PETIT RAPPEL SUR L’ÉNERGIE HYDRAULIQUE

L’énergie hydraulique représente 58.7% du mix énergétique suisse et permet à la Suisse de compter parmi les pays dont la part d’énergies renouvelables est la plus élevée. Ce type de production bénéficie d’un excellent bilan carbone, de technologie mature, d’une très longue durée de vie et peut être activée à la demande (énergie de pointe et en ruban). La centrale du Pont-de-la Tine de Romande Energie est une centrale au fil de l’eau contrairement aux centrales à accumulation qui fonctionnent en stockant l’eau dans un barrage comme la Grande Dixence. Même si depuis une année environ, l’énergie hydraulique suisse a souffert des baisses de prix du kWh sur les marchés de gros européens, elle perdure comme une énergie essentielle à la sécurité d’approvisionnement du pays dans le cadre de la stratégie énergétique suisse 2050.

L’ÉNERGIE HYDRAULIQUE DÉCRYPTÉE

La centrale hydraulique du Pont-de-la Tine dispose de tous les atouts en un seul lieu pour faire comprendre facilement comment produire de l’électricité grâce à la force de l’eau. Conduite forcée et eau sous pression grâce à une chute de 256 mètres, 2 turbines entraînées par la force de l’eau et qui génèrent de l’électricité grâce à leur alternateur, canal de fuite du surplus d’eau. Les deux turbines Pelton adaptées aux eaux de haute chute et de petit débit turbinent l’eau pour alimenter l’équivalent de 10’000 ménages ( 38 mio de kWh).

UNE IMPRESSIONNANTE GALERIE D’AMENÉE D’EAU

Imaginez descendre de 12 mètres de haut par un escalier de chantier (sécurisé) dans un puits de 10 mètres de diamètre qui mène à la future galerie d’amenée d’eau (longue de 5 kms) du chantier d’optimisation de la centrale hydraulique des Farettes. Une chance de se rendre compte de l’imposant tunnel creusé à même la roche pendant près de 10 mois à raison de 27 mètres par jour. J’ai pris quelques minutes pour imaginer la mise en eau de cette galerie prévue fin 2015, lorsque les deux prises d’eau (celle venant de la centrale du Pont-de-la Tine en amont) et la nouvelle prise d’eau (faisant partie du chantier d’optimisation des Farettes) se rencontreront à jamais et perpétuellement pour accroître le débit d’eau de 2.5 m3/s à 6.5 m3/s.

UN ENGIN « SPATIAL »

Quelle ne fut ma surprise de découvrir cet engin! J’ai crû voir l’intérieur d’un vaisseau spatial en attente d’être assemblé pour un prochain vol! Que nenni. C’est l’appareil qui va servir de coffrage pour bétonner l’intérieur de la galerie d’amenée d’eau du chantier des Farettes.

Farettes-coffrage

En bref, une journée qui a bien turbiné aussi grâce à l’organisation remarquable de l’équipe de Romande Energie. Initiative à saluer pour sensibiliser le public au domaine de l’énergie.

Sources:

Romande Energie: Portes-Ouvertes au Pont-de-la Tine.

AES: Production et mix énergétique suisse.

Le Temps, 23 mai 2014: Faudra-t il porter secours aux barrages suisses?

Romande Energie et la HES-SO valaisanne en collaboration avec la HEIG vaudoise ont donné le coup d’envoi de leur projet de laboratoire vivant de l’énergie (Energy Living Lab) lundi 8 septembre auprès d’un groupe de blogueurs suisses romands dont je faisais partie: la co-création au service de l’énergie avec l’Energy Living Lab. Allier l’art et la manière de communiquer web 2.0 au domaine de l’énergie par appel à la co-création citoyenne et clients est aujourd’hui unique en Suisse. Découvrez comment participer à cette action collective et ouverte de « brassage » et collecte d’idées sur Internet pour peut-être influer sur le futur de votre énergie.

energy_living_lab_logo1_copy.165x107Romande Energie et la HES-SO innovent avec l’Energy Living Lab. Au dire de Joëlle Mastelic, professeure à la HES-SO Valais et modératrice de l’Energy Living Lab, même au niveau du réseau européen des Living Labs, rares sont les projets de co-création réelle dans le domaine de l’énergie. La plupart des projets tournent autour de solutions techniques de type Smart citizen kits et domotique. Pour Nathalie Nyffeler, professeure à la HEIG-VD, Romande Energie est un partenaire économique qui joue le jeu. Les conditions semblent donc réunies pour tirer un apprentissage de cette 1ère expérimentation sociale. Il ne manque plus que les internautes.

Ayant personnellement depuis de longues années un pied dans le domaine de l’énergie et l’autre dans celui de la communication web sociale, je salue cette initiative et lui souhaite d’emballer un large public et de très nombreuses idées.

REMETTRE LE CONSOMMATEUR AU CENTRE…

…et non plus au bout de la chaîne, dixit Philippe Durr, directeur de Romande Energie Commerce qui avait déjà évoqué en février 2014 (séance blogueurs pour le lancement des Energies libres) la mutation nécessaire de la relation clients dans le domaine encore traditionnel de l’électricité. Il avait aussi mentionné l’envie de Romande Energie de faire appel au public/aux clients/aux citoyens pour inventer de nouvelles façons de consommer et économiser l’énergie. Nous y voilà avec le projet Energy Living Lab en pleine cohérence avec la stratégie énergétique 2050 de la confédération que j’ai déjà relayée dans de nombreux articles sur mon blog.

LA PLATEFORME PARTICIPATIVE

Inspirée par le modèle participatif du web social et les succès de la co-création dans bien d’autres domaines, Romande Energie s’est alliée à la HES-SO Valais, porteur du projet sur la plateforme de « crowdsourcing » Atizo pour créer le premier Living Lab dédié à l’énergie au niveau romand. Atizo compte une communauté de 20’000 membres qui contribuent à de nouvelles idées pour des marques de toutes sortes. Chaque projet de création d’idées inclut une récompense, des critères de sélection, une durée. Chaque idée émise par les internautes peut être commentée et « likée ». Un classement des meilleurs innovateurs est visible par projet.

Voici comment s’articule le projet DÉCLICS proposé par Romande Energie pour l’Energy Living Lab:

Il suffit de s’enregistrer sur la plateforme Energy Living Lab pour pouvoir inscrire une ou plusieurs idées. Il n’y a pas de limite.

La question posée relève des économies d’énergie: Infuseon-ELL

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Les étapes clés:

  • Phase de collecte de toutes les idées: du 8 septembre au 12 octobre.
  • Sélection des 15 meilleures idées par l’équipe du projet : du 13 au 19 octobre.
  • Vote du public sur les 15 meilleures idées: à partir du 20 octobre.

La meilleure idée récompensera son inventeur par un week-end agritourisme et une croisière en bateau solaire sur le Léman sera tirée au sort parmi tous les participants.

Au moment où j’écrit cet article,  9 premières idées ont été émises.

Infuseon-ELL-idée

Et maintenant à vous de jouer! Un nouveau # est inventé! A suivre désormais #ELL.

Les articles déjà émis par mes collègues blogueurs:

Boloms Blog: Romande Energie et la HES-SO présentent un projet de co-création Energy Living Lab.

Thierry Weber: Projet Energy Living Lab de Romande Energie.

Voici un article sur les sacs plastiques en Suisse: de la taxe à l’interdiction. Les sacs plastiques jetables à usage unique et les sacs oxo(bio)dégradables devraient être interdits aux caisses des magasins en Suisse dans le cadre de la mise en application progressive de la Motion De Buman (2012). L’OFEV (Office Fédéral de l’Environnement) l’a confirmé le 31 janvier 2014 pour 2015 après de multiples soubresauts qui privilégiaient un temps la taxation plutôt que l’interdiction. Depuis, la date de début 2016 est avancée.

Que ferons-nous donc aux caisses des magasins? Aurons-nous des cabas ou des sacs plastiques recyclables et/ou biodégradables ou des sacs papier? Découvrez l’avis de Frédéric Mauch, CEO de BioApply impliqué dans la consultation pour la préparation de la révision de l’ordonnance technique sur les déchets qui entrera précisément en vigueur en 2016.

DES CHIFFRES PARLANT

Les 2 plus grands distributeurs Migros et Coop contribuent à la diffusion annuelle de 240 millions de sacs plastiques de très courte durée de vie et « poubellisés » avec les déchets ménagers quotidiens. Les sacs compostables proposés par BioApply n’en représentent que l’équivalent de 10%.

RAPPEL DE NOTIONS

Pour comprendre ce que représente le péril du 7ème continent et les différences entre matières plastiques, re-découvrez mes 2 articles sur ce sujet:

Le nombre de sacs plastiques distribués aux caisses a déjà diminué mais il reste encore des secteurs forts consommateurs. Je pense notamment aux sachets d’emballage des fruits et légumes que l’on utilise intensivement pour la pesée. En voici le résultat, une fois les aliments déballés.

AVIS D’UN EXPERT

Frédéric Mauch, fondateur et dirigeant de l’entreprise glandoise BioApply répond à nos questions:

1. Quelles sont les étapes concrètes qui ont été réellement mises en oeuvre pour interdire les sacs plastiques jetables et oxo(bio)dégradables en Suisse (cf Motion De Buman)?

« Dans la foulée de la Motion De Buman portant sur l’interdiction des sacs plastiques à usage unique et des sacs oxo, l’OFEV a tenu une première réunion avec les parties prenantes, dont BioApply, en Février 2014.
Il a été confirmé qu’une interdiction sur ces produits allait être réalisée, avec pour échéance 2016.
Une seconde réunion avec les parties prenantes était prévue en mai 2014, mais a été reportée par l’OFEV. En octobre 2014, la réunion se tiendra à Berne. En principe, l’OFEV reviendra avec des propositions très concrètes.
Ces démarches s’inscrivent dans le sens des nouvelles directives françaises, italiennes et européennes visant à interdire les sacs plastiques et Oxo et privilégiant les sacs compostables. »

2. En quoi ce changement de cadre légal contribue-t-il au développement des sacs biodégradables…et pour quels usages quotidiens?

« Ce changement du cadre légal va encourager un usage quotidien plus durable. Terminé le sac plastique sortie de caisse que l’on utilise 20 mins puis que l’on jette. Désormais, le citoyen a la possibilité d’accéder à un sac compostable très bon marché (5cts chez Migros Vaud) à la caisse pour ses courses légères puis de conserver plus au frais ses fruits et légumes (avantage fonctionnel des biopolymères) avant de pouvoir l’utiliser pour la collecte des déchets organiques. L’usage quotidien s’en voit facilité avec de réelles économies pour le citoyen. BioApply développe d’ailleurs une App qui va permettre au citoyen de quantifier et de mesurer les économies mensuelles en tri, l’impact financier ainsi que la réalisation d’humus. »

Les sacs en plastique compostables et biodégradables se présentent donc comme l’alternative la plus durable et accessible en prix pour le consommateur.

L’UBP, C’EST QUOI?

Cet acronyme UBP signifie l’unité de charge écologique d’une matière, soit l’équivalent d’une seule valeur de référence de type éco-bilan pour comparer les matières.
On peut se demander pourquoi nous ne pourrions tout simplement pas revenir au sac en papier plutôt que d’adopter du plastique biodégradable? Ce débat a évolué avec le temps et le renchérissement du coût des énergies porte une part de responsabilité.
L’OFEV vient de publier le 27 août 2014 l’actualisation de la méthode UBP. Je ne dispose pas des données UBP comparatives précises mais on peut lire dans l’article de l’OFEV:

« Le plastique, malgré sa mauvaise réputation, n’est-il pas forcément plus polluant que le papier, le carton ou le verre. C’est ce que montraient les premiers écobilans établis par la Confédération, il y a trente ans, dans le but de comparer la charge écologique effective de différents types d’emballage. Bien qu’issu du pétrole, le plastique, correctement utilisé, peut se révéler plus opportun que certains matériaux provenant de ressources renouvelables. En effet, ces derniers requièrent aussi de l’énergie fossile pour leur fabrication. »

Cette constatation est d’autant plus vraie si le plastique en question provient de matières végétales naturelles!

Emission de TV5 Monde sur le 7ème continent

Sources:

La Liberté, 27 janvier 2014: L’interdiction remise en cause.

BioApply, février 2104: L’OFEV confirme l’interdiction des sacs plastiques en Suisse.

24 heures, 25 mars 2014: Les défenseurs des sacs en plastiques montent au front.

CleantechAlps: BioApply veut supplanter le sac en plastique.

OFEV, 27 août 2014: Actualisation de la méthode UBP: Des évaluations de plus en plus pointues.

Blog In-fuseon: Matériaux innovants à la base des cleantechs.

Edith Page est fondatrice d’In-fuseon, la communication au sens propre et co-fondatrice de Net-Academy, institut de formation en communication digitale et réseaux sociaux en Suisse romande.