Avenir du travail et competences

Voici 10 tendances sur l’avenir du travail et des compétences.
En effet, qui ne se préoccupe pas de l’avenir de son travail et des compétences dont il aura besoin pour exceller comme entrepreneur ou tout simplement répondre aux exigences demandées par son employeur?

A l’heure où la digitalisation s’associe à la robotisation et l’IA dans les perceptions et les faits, il est normal et humain que des craintes émergent.  D’ailleurs, pour calmer les esprits et refléter probablement plus justement  les futurs usages de cette technologie, l’IA signifie désormais Intelligence Augmentée plutôt que Intelligence Artificielle.
L’incertitude est partie prenante du changement. Voyez-vous le verre à moitié vide ou à moitié plein?

Comment ces 10 tendances vous impactent-elles?

# Parité entre employés et indépendants

Si j’habitais et travaillais aux États-Unis, je ferai partie des 30 % d’entrepreneurs indépendants.
Et la tendance va s’accentuer vers une parité entre employés et indépendants probablement d’ici à 2027.
Cette aspiration à l’indépendance et liberté d’entreprendre est déjà bien présente dans nos pays occidentaux.
Il suffit d’observer le nombre croissant d’initiatives et de méthodes de toutes sortes qui se développent dans le domaine des services.
Aujourd’hui, un de vos amis est designer graphique dans une entreprise de 300 personnes et demain, il est certifié et exerce en thérapie énergétique Chi Nei Tsang.
On vit dans un monde fou et extraordinaire à la fois! Vive l’incertitude.

# Digitalisation du recrutement

La fonction RH est en plein bouleversement  en proie à  l’inefficacité (qu’elle admet elle-même) du processus de recrutement et à la rétention des talents.
Côté candidat, combien gardent en tête  l’expérience plaisante d’une embauche sur toute la ligne?
Quelle entreprise répond encore aux candidats non retenus?
L’arrivée de jeunes générations hyper connectées et le développement des réseaux sociaux depuis plus de 10 ans contribuent à  remettre en cause tout le processus de recrutement conventionnel.
Désormais, une partie du processus de sélection se fait en ligne, par exemple via un CV vidéo et un test de compétence technique.  Vient ensuite le rendez-vous éventuel pour tester le candidat dans sa personnalité et ses compétences relationnelles.
Le recrutement passe déjà à 40 % par les plates-formes digitales de type LinkedIn,  20 % par les « job boards » conventionnels,  15 % par les sites de carrière,  15 % par le sourcing et 10 % par les cabinets de recrutement.
Un nouveau métier émerge actuellement. Celui de « sourceur » de talents qui active son système ATS ( Applicant Tracking System) pour augmenter la productivité du recrutement. L’ATS  furète le web et récupère toutes les traces digitales des candidats.

# Un manque de compétences techniques

LinkedIn est très bien placé pour analyser les tendances des métiers.
On s’en serait douté! Leur dernier rapport sur le marché des Etats Unis indique que les compétences en IA ont augmenté de 190 % de 2015 à 2017.
Selon LinkedIn, les 5 premiers métiers émergents sont:
1. Développeur Blockchain
2. Ingénieur en Machine Learning
3. Ingénieur des ventes d’applications
4. Spécialiste en Machine Learning
5. Professionnel du médical.

En Suisse, le manque de compétences comme obstacle majeur à l’embauche (globales et tous secteurs confondus) crée des difficultés de recrutement chez déjà 33 % des employeurs (selon l’enquête 2018 ManpowerGroup).
35 % des entreprises de l’enquête d’ICTjournal (fev. 2018) indiquent être freinées dans leur numérisation par manque de qualification. Les compétences transversales recherchées couvrent certes des savoir-faire techniques mais aussi des aptitudes à penser et agir de manière interdisciplinaire.
La formation, l’éducation et l’accès à la connaissance pour tous sont certainement des voies à développer!

#  Le rôle croissant des femmes

En Suisse, le monde du travail compte déjà 100 femmes pour 115 hommes en place.
Par contre, dans les métiers techniques de l’information, de la communication et la technologie, un petit 11 % des postes est investi par les femmes.
Or, recruter des femmes dans des rôles techniques rendra plus efficace et plus juste l’apprentissage des machines.
Impliquer des femmes dans le développement de l’IA évitera des biais dans les algorithmes qui aujourd’hui sont conçus et construits principalement par des hommes! Il est important  pour l’éthique que les algorithmes portent les valeurs  représentatives des deux sexes.  D’aucuns diront même qu’ils devraient aussi représenter toutes les races.
J’imagine également que les femmes joueront un rôle clé  pour augmenter la tendance vers la parité entre le monde des collaborateurs et celui des indépendants.

# Des compétences humaines augmentées

De nombreux débats brandissent la menace du remplacement des humains à leur poste de travail par des robots ou des systèmes d’automatisation.  Et ce sera le cas de métiers dont le processus pourra être appris par des machines.
En parallèle, de nouveaux métiers vont émerger.  Des études estiment que 65 % des jeunes qui commencent l’école aujourd’hui feront un métier qui n’existent pas encore.
Et si l’on imaginait que les futurs assistants digitaux et technologies audio et vidéo soient plutôt un moyen d’augmenter la connaissance et de faciliter les prises de décision?
La technologie  devenant une commodité se met alors au service de l’humain qui augmente ainsi ses compétences quel que soit son métier.

# Des « soft skills » à développer

Les « soft skills »  désignent des compétences non techniques. En bref, les compétences humaines comportementales qui permettent de collaborer dans un environnement de travail de plus en plus complexe et transversal.
La digitalisation des entreprises va révéler encore plus fortement le manque de ce type de compétences à tous niveaux des directions, équipes de managements et collaborateurs:
Entre autres, trois compétences clés à développer : la communication orale, le leadership et la gestion du temps.

#  Hyper-digitalisation et mobilité de la place de travail

Les places de travail sont en plein bouleversement. Les entreprises cassent les murs, ouvrent les espaces à des bureaux mobiles sans attribution personnelle. Le « Home office »  devient monnaie courante.
Les collaborateurs s’attribuent les outils de communication digitaux et sont capables de travailler de n’importe quel endroit de la planète et n’importe quand.
On s’achemine donc vers une place de travail digitale et nomade hyper connectée. Aux États-Unis, c’est déjà le cas pour 70 % des places de travail.
La technologie VR (Réalité Virtuelle) va proposer de nouvelles expériences créatives et collaboratives de travail par des outils de réalité mixte à base d’hologrammes.

# Le besoin d’écologie mentale au travail

Qui peut nier aujourd’hui la surcharge mentale à laquelle nos cerveaux d’Homo Sapiens vieux de 200 000 ans sont soumis quotidiennement?
Comment trouver un espace temps productif pour travailler efficacement sur des dossiers complexes?
Le flux d’informations, la pression des résultats, trop de séances inutiles, les interruptions par les collègues ou les notifications sur smartphones sont des éléments qui surchargent le mental.
Un mental surchargé se met à dérailler et génère des émotions difficiles à gérer. Le cerveau bascule dans un mode par défaut quand il n’a plus le choix. Le Burn-out n’est plus très loin.
Des solutions existent à travers par exemple de plans de qualité de vie au travail  et des programmes d’équilibre. Elles relèvent de la responsabilité sociale des entreprises et de la responsabilité individuelle de chacun.

# De nouveaux modèles organisationnels

La recherche d’efficience et l’arrivée de jeunes générations dans les entreprises poussent vers des modèles organisationnels plus agiles que les modèles hiérarchiques.
En Suisse,  des entreprises comme Freitag ou Loyco  fonctionnent déjà selon l’holacracy.
Le management sans chef  rend possible l’autonomie des collaborateurs et un tournus des expériences managériales par la prise en main de rôles et non plus de fonctions fixes. Collaboration et co-création  favorisent  l’agilité et l’innovation.
La recherche de sens ( hors des principes de capitalisation) et la remise de l’humain au centre de l’entreprise ont mené à la création du mouvement BCorp des entreprises sociétales.
Ces nouveaux modèles d’organisation sont appelés à se développer. En effet, les jeunes générations ont une autre conception du travail que les baby-boomers.
En Suisse, les Milleniums (>1990’s) représentent déjà 34 % de la population active.
Habitués au feed-back immédiat, à l’accès permanent à la technologie et à la variété d’activités,  ils intégreront le modèle organisationnel qu’il leur correspond ou bien partiront rapidement ailleurs.

# De nouveaux modèles d’apprentissage et d’accès à la connaissance

Internet a bouleversé l’accès à la connaissance.
Or la croissance fulgurante des Fake News et leur pouvoir sur les esprits renforcent le besoin de préserver la qualité des contenus et la véracité de leurs sources.
Le défi est énorme. Tout est remis en question: les médias, les méthodes pédagogiques et les thèmes d’enseignement dans  l’éducation institutionnelle.
Les initiatives entrepreneuriales et individuelles fleurissent sur le web dans le domaine des formations en ligne.
Pourtant la performance d’apprentissage par exemple des MOOCs semble réduite. Il semblerait que seulement 5 % des participants vont au bout de l’apprentissage.
Les systèmes sont à réinventer aussi bien pour l’enseignement que pour la formation continue.

Personnellement, je pense que l’accompagnement (coaching) de groupe ou personnel a un rôle à jouer pour aider l’apprenant à garder le momentum.

C’est ce que j’ai mis en place dans mon Atelier de Veille digitale dont j’ouvre la 3ème édition ce mois de mars 2019:
Faites venir à vous les actualités pertinentes et informez-vous en 10 mn par jour.

Inscrivez-vous avant le 22 février et profitez des conditions Early Bird!

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Ces tendances n’engagent que moi. Elles prennent sources dans des études, articles, conférences et 10 ans d’expérience d’entrepreneuriat en communication digitale et transformation des compétences professionnelles en entreprise.
En tant que chargée de cours dans le CAS Digital Transformation for Business à la Haute école de gestion de Genève (HEG),  j’apprécie les échanges d’expériences avec les participants, tous issus du monde de l’entreprise et des institutions.
Nous nous inspirons mutuellement.  Merci à eux!

Sources:

Conférence TechnoArc du 25 janvier 2019 sur Comment le digital révolutionnera le monde du travail?

GlobalHRTalents: Les systèmes ATS vont bousculer le recrutement en 2017 (le lien est coupé_20.1.2020)

LinkedIn: 2018 US Emerging jobs report.

WEF: Future of work: 5 top insights from Davos experts.

WEF: 3 things LinkedIn data can teach us about the future of work.