Source: TDG.ch, Image: AFP

Le 11 mars 2011 sonnait le glas pour les habitants de Fukushima.  La filière de fission nucléaire recevait son 2ème soubresaut percutant et mondial après la catastrophe de Tchernobyl. Suite à cette catastrophe tant humaine qu’environnementale, le gouvernement suisse fut l’un des rares à avoir le courage de prendre la décision de renoncer au nucléaire. Qu’en est-il de ces deux situations 2 ans plus tard?

FUKUSHIMA, LES MANIFESTATION SUFFIRONT-ELLES?

Au moment où je publie cet article, nous sommes à quelques heures de « l’anniversaire » de Fukushima et demain, avec le décalage horaire occidental, les médias nous gorgeront d’images « limites voyeuristes » de la catastrophe. Cet hommage est louable mais que changera-t-il vraiment aux politiques énergétiques et à nos choix de consommation de l’électricité?

Noriaki Imai ©in-fuseon

Il y a 2 ans, j’ai été profondément touchée par ce qui est arrivé au peuple japonais et je publiais dans la foulée un premier article « La fission nucléaire: peur contre peur ». Huit mois après la catastrophe, j’en faisais un bilan chiffré qui dévoilait l’évacuation de 110’000 personnes dans un périmètre de 30 kms de la centrale et de multiples conséquences sanitaires et alimentaires.

En fait le bilan s’est avéré encore plus lourd avec 160’000 personnes qui ont dû abandonner leur domicile et 19’000 morts et disparus.

En moins d’un an après Fukushima, le Japon a arrêté ses 54 réacteurs nucléaires pour les passer au peigne fin de mesures de sécurité et a réussi à vivre sans les 30% de l’électricité provenant de cette source d’énergie. Ceci ne s’est pas déroulé sans conséquences sur la limitation des consommations dans certaines régions du Japon.  Un plan d’urgence a activé l’accélération de nouvelles sources d’énergie: déploiement des énergies renouvelables, relance de centrales à charbon et importations. Au moment de la catastrophe, la part des énergies renouvelables représentait 1.18%, puis 1.6% avec les installations solaires 2011 et elle était censée doubler en 2012 pour atteindre 3.2% soit près de 10 GWh (chiffres non encore disponibles).

Le Monde.fr

Or, l’arrivée d’un nouveau gouvernement en décembre 2012 relance le débat autour de l’abandon du nucléaire: il est question de réactiver les réacteurs conformes aux normes de sécurité, deux ayant déjà été remis en service!

EN SUISSE, UNE POLITIQUE ÉNERGÉTIQUE CONTROVERSÉE

Suite à Fukushima, la Suisse a pris la décision historique de sortir du nucléaire le 25 mai 2011. Depuis, le Conseil fédéral a élaboré la stratégie énergétique 2050 autour:

1. de nouvelles sources de production d’énergie:

  • énergies renouvelables avec recrudescence des « poches » restantes en hydraulique et rattrapage en solaire et éolien,
  • et construction de centrales chaleur-force et à cycle combiné à gaz en transition énergétique.

2. d’une accélération des programmes d’efficience énergétique dans le bâtiment, la mobilité et les appareils électriques concernant les entreprises et les particuliers. En bref: Réduire la consommation globale d’énergie et la consommation d’électricité respectivement de 70 TWh et de 21 TWh d’ici 2050.

  1. d’une réforme fiscale prévue au delà de 2020.

Composition de l’offre d’électricité (uniquement production nationale) jusqu’en 2020, 2035, 2050 sur la base du présent paquet de mesures du DETEC (source: Prognos)

La mise en consultation du premier paquet de mesures de la stratégie a pris fin le 31 janvier 2013 et a résulté en plus de 280 prises de position de tous bords politiques et associatifs. Le Conseil fédéral est en train de revoir sa copie et en prévoit un retour mi-2013.

Voici quelques controverses rencontrées par la stratégie énergétique 2050:

  • les objectifs de baisse de consommation des énergies jugés irréalistes.
  • la compatibilité des objectifs de stabilisation de la consommation d’électricité en 2020 malgré la substitution du fossile par l’électrique  dans le transport.
  • la potentielle augmentation des coûts de l’électricité et le risque de pénurie d’électricité, sources de ralentissement économique.
  • la lenteur de la transition vers les énergies renouvelables et vers l’introduction d’une taxe CO2 sur les carburants.
  • pour certains, l’interventionnisme de l’État et pour d’autres, le manque de décision par exemple pour libérer le plafond de la RPC et les 24’000 projets en attente (La RPC est un outil de dynamisation des projets de production d’énergie renouvelable notamment solaire. Elle est victime de son succès depuis son introduction en 2009!)

Or les dates définitives d’arrêt des centrales nucléaires n’ont pas encore été fixées!

Un  récent sondage Univox 2012 (février 2013) met le doute du maintien de l’effet Fukushima sur la conscience environnementale des Suisses. Les valeurs 2012 de conscience écologique et de comportements auraient retrouvé leur niveau de 2010.

De nombreux médias se sont fait les gorges chaudes de cette constatation et l’émission 120 secondes de la RTS en est l’une des plus cinglantes!

Malgré tout cela, des faits positifs permettent de constater des avancées certaines en Suisse:

Sources:

My TF1 News: « La catastrophe de Fukushima expliquée en 3 D ».

Le Monde.fr: « Nouvelles manifestations anti-nucléaire au Japon ».

La Tribune.fr: « Solaire: le Japon devient le marché le plus attractif au monde ».

OFEN: Définition du premier paquet de mesures pour la stratégie énergétique 2050.

DETEC: « Prochaines étapes et graphiques ».

Le Matin: « La stratégie énergétique 2050 du Conseil fédéral divise ».

Swissgrid: « Liste d’attente RPC ».

Swisscom: « La RPC victime de son succès ».

RTS: « L’effet Fukushima n’a pas duré chez les Suisses ».

Tribune de Genève: « Fukushima s’estompe dans la mémoire collective ».

C’est certain, vous en avez entendu parler. Toute la presse et des milliers de blogs et d’articles sur Internet ont relayé la nouvelle depuis jeudi 4 octobre 2012. Facebook , « The social network » créé en 2004 à l’université de Harvard par Mark Zuckerberg vient de passer le milliard d’utilisateurs! De surcroît, ils sont 600 millions par mois à se connecter à Facebook par un terminal mobile. Troisième plus grande nation mondiale après la Chine et l’Inde, Facebook est Le phénomène social de ce début de millénaire. Sera-t-il un phénomène commercial également? Et les deux sont-ils compatibles? Que voit-on poindre à l’horizon?

DÉTENTEUR DE NOTRE IDENTITÉ NUMÉRIQUE

Oui, les chiffres sont bien là et impressionnent. Dans notre société dirigée par la loi des chiffres, le succès passe par leur mesure. Ce qui me semble vraiment impressionnant ce sont les milliards de données personnelles que détient Facebook soit directement par les profils et les pages mais aussi à travers le précieux Facebook Connect (77% de part de marché de l’authentification numérique). Cet incontournable « facilité »permet de s’identifier facilement à de multiples applications mobiles ou autres.
Profil, préférences, lieux, géolocalisation, activités soient toutes nos habitudes personnelles et/ou professionnelles de « consommations » sont détenues par Facebook. De quoi faire rêver tous les marketers adeptes des termes anglophones en « -ing »: profiling, targetting, customising, tracking…advertising!

LA VOIE COMMERCIALE..ET RESPONSABLE?

Les faux pris en défaut:
Pour redonner confiance aux annonceurs et aux membres, Facebook a annoncé fin août une chasse aux faux comptes à travers une déclaration de type charte d’intégrité. Des centaines de milliers de comptes ont été supprimés depuis et par conséquent des centaines de milliers de faux « J’aime ». Facebook estime d’ailleurs que 1,5 % des comptes sont indésirables car utilisés par exemple pour spammer. Cette catégorie représenterait plus de 14 millions de comptes.

Facebook n’est d’ailleurs pas le seul réseau social affecté par les faux comptes. Gartner préconise que d’ici à 2014, 10 à 15% des fans de marques seront des fausses identités avec des faux commentaires. Les marques qui s’achètent des fans et des faux commentaires provoquent ce phénomène, encouragent les vendeurs et jouent un jeu dangereux pour leur réputation.

La voie publicitaire encore plus ciblée:
Le business model de Facebook étant l’exploitation des données personnelles de ses membres pour cibler les annonces publicitaires, il n’est pas étonnant d’observer 3 nouveautés récentes (sans compter la vente de cadeaux par l’application Calendrier des anniversaires):

  1. La baisse du Reach: c’est la Portée ou le nombre de personnes uniques qui ont vu votre publication dans leur fil d’actualités. J’anime personnellement plusieurs pages Facebook et fin août, j’ai bien crû déceler une baisse. J’ai scruté le web et début octobre le couperet est tombé. La baisse du Reach a été constatée par d’autres.
    25% de baisse du Reach organique. Même si Facebook n’a pas encore émis d’annonce officielle à ce sujet, l’algorithme de publication des billets sur les fils d’actualités des fans a certainement changé pour anticiper le lancement tout récent des publicités promues…et payantes!
  2. La promotion des publications: Facebook intensifie la monétisation de ses services. Désormais vous pouvez donner un coup de pouce au Reach de certaines publications en payant! Accès par le bouton Promouvoir directement à partir de la publication.
  3. Le lancement de Facebook Exchange: voici l’outil que Facebook brandit au nez des plates-formes de vente et des marques pour accélérer l’e-commerce personnalisé en temps réel. L’utilisateur qui se connecte à Facebook et communique avec l’un de ses amis est « repéré » par l’envoi d’un cookie par Facebook dans son navigateur. De même lorsqu’il se connecte sur un site d’e-commerce pour y rechercher un produit. Lorsqu’il reprendra sa conversation sur Facebook, le site d’e-commerce sera « prévenu » et pourra placer une « enchère » par Facebook pour pousser une publicité/promotion du produit recherché ou similaire vers l’utilisateur. La publicité apparaîtra dans la colonne de droite de Facebook. L’utilisateur pourra décider de refuser de recevoir ces annonces. Guide Facebook Exchange en anglais.

LES PARIS SONT OUVERTS!

Avec sa politique d’accélération de l’e-commerce et la monétisation de ses services, Facebook va-t-il pouvoir convaincre les entreprises et les marques  déjà présentes sur le réseau social et surtout celles qui n’y sont pas encore?
Facebook est loin d’être une machine de guerre publicitaire avec ses 4 milliards de dollars de revenus (contre 38 pour Google). Le milliard d’utilisateurs n’a pas fait sourciller les marchés financiers et l’action de Facebook est toujours à 40 % en dessous de son cours d’introduction.

Quant aux utilisateurs et membres de Facebook, quelles seront leurs réactions? Confiance et engouement seront-ils maintenus voire accrus?

AU DELA DES CHIFFRES: LE PREMIER CLIP DE LA MARQUE

Les choses qui nous connectent. Un clin d’oeil vers le futur des objets communiquants qui connectent les personnes entre elles?

http://www.youtube.com/watch?v=c7SjvLceXgU

Pour moi, un milliard de personnes connectées, c’est un milliard de chances de mieux vivre sur notre planète autour d’une bonne cause: la préservation de l’environnement pour les générations futures.

Et pour vous, un milliard de personnes connectées, c’est QUOI?

Sources d’informations pour aller plus loin:

État des lieux de Facebook avec un milliard d’utilisateurs.
Facebook n’aime pas les faux J’aime.
Faux amis et faux followers, le marché noir des réseaux sociaux.
Reality Check: 10-15% Of Brands’ Social Media Fans, Likes And Reviews Will Be Fake By 2014, Says Gartner.
Le Reach est-il en Baisse ? Facebook a-t-il Modifié son Algorithme ?
Facebook lance officiellement Facebook Exchange.
Facebook, plein d’amis, peu de clients.

Crédit @TEDxMartigny

Honneur au pouvoir des idées et surtout à l’impact des hommes et des femmes qui non seulement les invoquent mais surtout les mettre en oeuvre.
Le 14 septembre, c‘était mon premier TEDx et c’était le premier TEDx en Valais. Les conférences TED (Technology, Entertainment, Design) ont commencé il y a 25 ans aux Etats-Unis pour rassembler des esprits brillants dans leur domaine et partager leurs idées avec le monde. Ces conférences « Ideas worth spreading » sont devenues un véritable phénomène mondial avec plus de 900 conférences TEDx indépendantes organisées dans 96 pays en 2010!

Voici mon feed-back et mes ajouts personnels regroupés autour de 3 thèmes: l’innovation, l’émotion et le comportement.

L’INNOVATION, FENÊTRE SUR LE FUTUR

Qui aurait pu prédire et prévoir le phénomène social autour du téléphone mobile, devenu un cannibale de nos vies (dixit Daniel Gatica-Perez, maître d’enseignement et de recherche au laboratoire de l’IDIAP)?
Quelles sont les idées d’aujourd’hui qui créeront notre société de demain?

A l’aube du passage au milliard de membres Facebook, peut-on ignorer la portée des phénomènes sociaux d’envergure?

Mapping des « amitiés » des membres Facebook pour la Suisse.

Pour Antoine Perruchoud, professeur HES, chercheur, entrepreneur et inventeur de « l’entreprenaline » depuis 10 ans, la réussite des idées passent par:

  • l’acceptation de la fin du monde linéaire et de l’avènement du monde chaotique et imprévisible dans lequel nous vivons désormais
  • le changement d’esprit de notre système éducatif par l’entraînement régulier de notre « muscle » créativité dès le plus jeune âge
  • le rapprochement des écoles et des entreprises pour développer l’ADN entrepreneurial par la formation
  • l’acceptation de l’échec
  • l’expertise de 3 aspects: l’émotion, la créativité et le capital risque
  • l’intelligence collective
  • le crowdfunding, autorisé depuis avril 2012 comme un instrument légal de financement des entreprises par Barack Obama aux Etats-Unis.

Ce qui semble être de la magie aujourd’hui deviendra réalité.

Découvrez la vidéo du « 6ème sens » qui fascine et effraie à la fois. La technologie nous fait progresser à conditions que nous gardions notre libre arbitre, n’est-ce-pas?

QUANT L’ÉMOTION RENFORCE L’INTELLIGENCE

Nous entraînons notre quotient intellectuel mais rarement notre quotient émotionnel.
De toutes évidences, l’aventurière vaudoise Géraldine Fasnacht a réussi à rééquilibrer les deux! Voyez plutôt.
Très connue pour ces exploits en snowboarding, Géraldine a immédiatement fasciné son public en nous faisant revivre son 1er saut en Wingsuit du sommet mythique des Drus dans le massif du Mont-Blanc le 25 juillet 2012.
Avant d’attaquer Les Drus, elle a réalisé 1’200 sauts d’avion et 1’000 sauts de falaises. La réussite ne s’improvise pas.

Ce que j’ai trouvé fascinant chez Géraldine:

  • son plaisir si authentique de voler
  • sa gestion du risque par la préparation technique (vérifier la finesse des vols: finesse de 2=1000 mètres de chute pour 2000 de distance d’horizontale)
  • sa curiosité pour tester de nouvelles combinaisons (cf son wingsuit qui fait penser à un costume de chauve-souris)
  • son choix de grimper les falaises desquelles elle sautera: la montée est indissociable de la descente
  • son engagement de sportive de très haut niveau
  • sa force mentale au bon moment
  • ses 3 facteurs de réussite: équipe+préparation+concentration

LES INDIVIDUS AU COEUR DE LA PUISSANCE COMMUNAUTAIRE

Bineta Diop, sénégalaise de 61 ans, est certes une grande dame! Fondatrice de l’ONG Femme Africa Solidarité, elle a été citée par le Times en 2011 comme l’une des 100 personnalités les plus influentes au monde. Bineta Diop a su mobiliser les femmes de son pays notamment pour apaiser les conflits et l’insécurité en périodes d’élection.

« Les femmes ont un rôle pour lutter pour la paix. Elles sont mieux « équipées » pour prévenir les conflits.
Let’s solve the problem through the ballot and not the bullet. » Bineta Diop.

La plate-forme de veille des femmes pour des élections apaisées au Sénégal vaut son succès à 3 facteurs « The triple M factor »:

  • La mobilisation: les femmes représentaient la majorité silencieuse entre les acteurs luttant pour obtenir le pouvoir
  • La médiation: elles ont rencontré les communautés locales et ont créé proximité et confiance sur le terrain
  • Le monitoring: en utilisant les technologies de communications modernes (téléphones mobiles, radios et médias sociaux sur internet), elles ont reporté immédiatement tous les conflits et incidents potentiels au QG (appelé salle de veille).

Tous les partis politiques ont été contraints de rendre visite pacifiquement à la salle de veille pour s’expliquer et faire arrêter les violences!
Ces femmes sont désormais sollicitées pour les mêmes raisons pour en former d’autres au Kenya et en Sierra Leone.

QUAND L’INNOVATION CROISE L’ÉMOTION ET UN COMPORTEMENT DURABLE

Planet Solar, vous connaissez certainement! Le premier bateau propulsé uniquement par l’énergie solaire à avoir fait le tour du monde avec l’équivalent de la puissance d’un scooter. Son capitaine et instigateur, Raphaël Domjan était une fois de plus « au top » pour narrer l’épopée du catamaran solaire!

Crédit photo @planetsolar

Cet exploit nommé au livre Guiness des records combine à mon avis trois facteurs clés de succès:

  • l’innovation: parier sur une technologie solaire photovoltaïque existante pour prouver l’exploit et convaincre du bien fondé de cette énergie renouvelable; penser efficience et créer un logiciel pour calculer la « route » la plus performante à l’énergie solaire
  • l’émotion: Raphaël Domjan en a déployé pour rassembler les investissements (CHF 30 millions) et une équipe soudée
  • le comportement durable: il est à la base de ce projet devenu succès planétaire.

« Après le canal de Panama, 18000 km nous séparaient de l’Australie et c’est là que l’on s’est retrouvés au milieu d’une poubelle sauvage en pleine mer. Nous avons libéré une tortue prisonnière des déchets et avons subi les morsures des sangsues affamées ».

Pour aller plus loin:

Businessexperience.ch.
Fabrique de l’innovation, d’Elmar Mock.
Mapping des amitiés des membres Facebook.
International Create Challenge: les 12 projets sélectionnés en 2012.
Géraldine Fasnacht.
Plate-forme de veille des femmes pour des élections apaisées au Sénégal.
Interview exclusive de Raphaël Domjan.
Fondation SolarPlanet.

Doris Leuthard a inauguré les nouveaux locaux du pôle cleantech dans la « blue box » à Plan-les-Ouates, dans le canton de Genève. [Keystone]

Deux ans après l’émission du rapport Béglé et du premier Master Plan cleantechs de la confédération, Genève passe de la parole aux actes.
Un million de francs a été investi par l’État de Genève pour créer un nouveau pôle cleantechs offrant aux start-up des technologies propres des compétences en promotion, incubation technologique et financement. Le coup d’envoi a été donné lundi 3 septembre lors de l’inauguration officielle.

COMMENT FONCTIONNE LE PÔLE CLEANTECHS?

Il rassemble en un même lieu (bâtiment « blue box » dans la zone d’activité de Plan-les-Ouates) les forces vives de 3 organismes existant qui travaillent en synergie:

  • la Fondation d’aide aux entreprises (FAE): financement des projets.
  • la Fondation genevoise pour l’innovation technologique (FONGIT): incubateur technologique.
  • l’Office de promotion des industries et des technologies (OPI): promotion et mise en relations.

Serge Nouara (FAE), Pierre Strubin (FONGIT) et Rolf Gobet (OPI)

Ce pôle sera aussi un lieu d’échanges et de collaborations entre le monde de recherche et les entreprises. S’y joignent le Geneva Creativity Center, la future chaire d’efficience énergétique de l’Université de Genève, l’Hepia (Haute école du paysage, d’ingénierie et d’architecture de Genève) et le SPEG (Le Service de la promotion économique).
Un bel outil prometteur pour séduire les futurs entrepreneurs de cleantechs et promouvoir l’innovation! 18 dossiers sont à l’étude.

CONCILIER ÉCOLOGIE AVEC ÉCONOMIE

D’après Doris Leuthard, le marché des cleantechs est évalué à  près de 6% de toutes les activités économiques mondiales d’ici à 2020 contre 3.2% actuellement.
Certes, Genève mise sur les cleantechs comme un pôle de développement économique. Pierre-François Unger, conseiller d’État chargé du département des affaires régionales, de l’économie et de la santé (DARES), souligne l’approche originale et créative de ce pôle qui s’article autour de 4 axes: l’efficience énergétique, la mobilité durable, le traitement et la valorisation des déchets et le développement de l’énergie solaire photovoltaïque et thermique.

TOSA, UN PROJET HORS DU COMMUN DANS LES TRANSPORTS

D’après Jean-Luc Favre, directeur général d’ABB Sécheron, 60% de la population habitera en ville en 2050. D’où la nécessité d’anticiper une mobilité plus durable que les technologies actuelles de transports en commun. TOSA (Transport avec Optimisation du Système d’Alimentation) prépare un démonstrateur en grandeur réelle pour mai 2013 à Genève.
Il s’agit d’un nouveau système de bus s’affranchissant des lignes de contacts indispensables actuellement pour alimenter le bus en électricité.
Dans le futur, le bus s’alimentera au fur et à mesure de son besoin tous les 3 ou 4 arrêts grâce à des batteries de type supercondensateur (supercapacitor) garantissant une charge très rapide en 10 secondes maximum!
Ce projet se revèle triplement innovant de part le partenariat dont il résulte, la technologie choisie et le contexte urbain dans lequel il est déployé.

Pour aller plus loin:

Article d’in-fuseon: « Les cleantechs, de la parole aux actes. »
Rapport Béglé.
Document Master Plan Cleantechs, version d’octobre 2011.
Projet TOSA: Avant et après!

Articles publiés sur le sujet:
OPI, FAE, RTS, 20 minutes, Tribune de Genève, CleantechAlps,

Avant de reprendre les publications sur mes sujets de prédilection, j’ai eu envie de célébrer la fin des vacances et de la période estivale en partageant avec vous 3 découvertes.
Voici  des produits du terroir étonnants par leurs goûts et usages sains et naturels. Éloge aux macarons sans gluten, au miel de lavande et aux vertus de 3 sortes de lavande!

DES MACARONS REMARQUABLES DE NATURE

Aux détours d’une flânerie de bord de mer provençal, mon regard est happé par la devanture alléchante d’une biscuiterie artisanale locale, Les délices de Manon.
Des macarons sans crème ni gluten, saturés à merveille d’une dense pulpe de fruits odorante et goûteuse! Et bien entendu, du tout naturel à consommer immédiatement (je n’ai pas testé la durée de conservation d’une semaine au réfrigérateur!). Et en plus, offrant des parfums remarquables et originaux entre autres violette, cerise, pêche, réglisse, menthe, orange…

LE MIEL DE LAVANDE: MERCI CHÈRES ABEILLES!

A Saint-Remèze, sur le plateau garriguois surplombant les fameuses gorges de l’Ardèche, les abeilles mélifères s’activent pour produire un délicieux miel de lavande léger et subtil de consistance et de goût. Éloge aux abeilles qui sont apparues sur Terre bien avant nous, il y a près de 100 millions d’années. Depuis, elles ont suivi le conseil de Darwin et se sont transformées en productrices et consommatrices de miel pour le plus grand plaisir de nos papilles.
Saviez-vous que:

  • les abeilles vivent en moyenne 3 semaines l’été et 6 mois en hibernation?
  • qu’une abeille peut visiter 3’000 fleurs par jour?
  • qu’une colonie (cf une ruche de 12 rayons) comprend environ 40’000 ouvrières l’hiver et jusqu’à 100’000 l’été?
  • qu’une colonie va consommer elle-même 100 kg le miel, 60 kg de pollen et boire 400 litres d’eau par année?
  • que nous allons prélever entre 10 et 25 kg de miel par ruche?
  • que les abeilles contribuent à la fécondation (par la pollinisation) de 70% des produits que nous cultivons (ex fruits, légumes, épices, oléagineux, café, cacao…)?

Or sans un bruit, partout dans le monde, des milliards d’abeilles sont en train de mourir à cause de pesticides dont les néonicotinoïdes. Deux produits des entreprises Bayer et de Syngenta sont montrés du doigt et font l’objet de pétition internationale et nationale (Greenpeace en Suisse jusqu’en décembre 2012).

LAVANDES AUX MULTIPLES VERTUS

Il était une fois 2 sortes de lavande ancestrales et fécondes, la lavande aspic et la lavande fine (ou officinale ou vraie). Elles se rencontrèrent et créèrent naturellement le lavandin qui parfume notre linge, nos armoires et représente désormais plus de 80% de la production de ce que l’on appelle vulgairement « lavande ».
La lavande aspic contenant du camphre est intégrée à des produits pharmaceutiques. Je l’utilise personnellement en massages sportifs pour prévenir les tensions musculaires.
La lavande fine est un véritable trésor: elle parfume nos aliments, les nouveautés des plus grands parfumeurs et déploie ses vertus cicatrisantes et anti-inflammatoires pour guérir. Simplement somptueuse! Je l’utilise personnellement pour soigner des inflammations de la peau et des problèmes ORL.
Si vous voulez tout savoir sur les lavandes, vous serez enchantés par le Musée de la lavande.

Et pour ceux qui veulent aller plus loin, voici Ma bible des huiles essentielles, que j’utilise personnellement depuis des années.

Belle fin d’été!

C’est une récente soirée au Paléo Festival Nyon 2012 qui m’a inspirée cet article. Nous avons terminé notre soirée d’une drôle de façon! En participant à un dance floor « Energie » pour générer un maximum de joules! Imaginez que si les 40’000 festivaliers quotidiens s’exerçaient 2min 30 sur la piste de danse tous les soirs, ils ne généreraient que l’équivalent de 5  à 10 kWh au maximum à eux tous. Or le Paléo a besoin de 40’000 kWh par jour! Pas si simple de créer de l’énergie! Cela fait réfléchir aux efforts à fournir pour produire de l’énergie et à la vitesse à laquelle on la consomme au quotidien.

1’745 JOULES, C’EST UN DEMI WATT!

C’est sur le stand de Romande Energie au Paléo que nous avons expérimenté la transformation de nos mouvements en énergie grâce à un dance floor original et innovant. C’est une façon ludique de prendre conscience de la force à déployer pour produire de l’électricité… et illuminer la piste de danse! L’expérience a duré 2 min 30 le temps du morceau Party de LMFAO. Le résultat a été plutôt mince avec 1’745 joules générées…donc le vélo électrique comme prix gagnant ne sera pas pour notre groupe. Le record approchait les 5’000 joules.

La différence entre 1’745 joules et 5’000 joules parait énorme et pourtant, converti en watt/heure (1 watt-heure vaut 3600 joules), cela ne fait qu’un demi-watt/h contre un 1.40 watt/h. Nous sommes bien peu de chose! Pensez-vous que cela serait suffisant pour éclairer au moins une ampoule électrique? Même pas!

Si l »on prend une ampoule LED des plus économiques par exemple de 5 Watt, équivalente à une ampoule classique de 25 W, il faudrait donc 10 groupes comme le nôtre se démenant sur le dance floor pour l’éclairer. Ou bien il faudrait que nous dansions non-stop pendant 25 min!

RIEN A REGRETTER!

Camille en concert au Paléo festival le 17.7.12.

Dans un festival de musique de l’ampleur du Paléo, tout est énergie: les lumières d’ambiance, les éclairages des concerts, l’énergie cinétique de la foule de festivaliers…et l’énergie des chanteurs.
Savez-vous que le concert d’une star comme David Guetta sur la Grande scène, équivaut à la puissance électrique de 38 à 56 centrales vapeur de repassage? Imaginez l’artiste en train de dérouler son show et en même temps de faire « tourner » une quarantaine de fers à repasser! Ce serait digne d’un nouveau livre de Bernard Werber!

Trêve de plaisanterie! Apparemment les préoccupations sont présentes pour sans cesse réduire ou maîtriser les consommations. Certains types d’éclairage fonctionnels se parent même d’apparats festifs comme cette série de lampadaires de type éclairage routier!

En bref le Paléo festival offre de merveilleux moments et aussi des expériences inédites!

Sources d’informations:

Les coulisses « énergies » du Paléo festival Nyon en chiffres.

Reportage photos des coulisses « énergies » du Paléo festival Nyon.

Article de La Côte: Le fournisseur traque le gaspillage.

Dans le cadre de l’engagement renforcé de la Suisse en Afrique du Nord depuis mars 2011 et du programme « Production Plus Propre » (PPP), l’entreprise genevoise SOFIES, experte en écologie industrielle, accompagne 75 entreprises tunisiennes sur des projets concrets pour mieux produire et moins consommer. 

Merci à Laurent Cuénoud, CEO de SOFIES, qui s’est prêté au jeu de nos questions pour donner toute l’envergure et l’ambition d’une intervention exemplaire et durable qui s’inscrit dans une coopération internationale. Découvrez !

Photo extraite de L’hebdo: La Tunisie, un laboratoire pour la Suisse.

Comment SOFIES s’est-elle retrouvée à intervenir en Tunisie ?

Notre intervention a commencé en octobre 2010 avant le printemps arabe de 2011. Nous avons décidé de nous mettre en lice d’un appel d’offres international et notre connaissance des écosystèmes industriels a fait la différence. Nos partenaires institutionnels sont le SECO (Secrétariat d’État à l’économie) qui finance le programme et l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI). Nous travaillons sur place en collaboration avec le centre international des technologies de l’environnement de Tunis.

Quelle démarche avez-vous mise en œuvre auprès des 75 entreprises locales ?

Les entreprises locales concernées interviennent principalement dans les domaines de l’agroalimentaire,  du tourisme (hôtellerie), du textile, de la microélectronique, des traitements de surface.

Nous avons modélisé un projet de base qui s’adresse à chaque entreprise individuelle et avons travaillé intensément avec 20 entreprises pour commencer. Notre objectif est d’aider ces entreprises à consommer moins de matières premières, moins d’énergie, moins d’eau et à produire moins de déchets. La Tunisie est en passe de devenir un centre clé d’expérimentation à grande échelle des technologies environnementales.

Nous avons développé une démarche en 3 points prioritaires :

  • L’énergie : actuellement, la Tunisie brûle du gaz, ressource naturellement facile à exploiter et accessible, mais polluante. Or le potentiel des énergies renouvelables et notamment du solaire est sous-exploité.  Nous encourageons les entreprises à consommer de telles énergies dès que possible. Nous amorçons d’ailleurs le début des interactions avec la fondation Desertec.
  • L’eau : la Tunisie a 3 défis autour de l’eau et de son empreinte hydrique (sa dépendance à l’égard de l’eau) : réduire ses consommations tout en favorisant le développement économique, trouver de nouvelles sources et assainir l’eau en réduisant les rejets polluants. Nous avons développé des solutions Entreprises (ex de Fuba, producteur de circuits imprimés, qui exporte ses effluents polluants en Europe pour être traités) et des solutions Collectivités (ex identification de bailleurs de fonds pour financer des infrastructures lourdes).
  • L’écobilan : nous avons choisi de réaliser 8 cas pilotes (produits/services) pour les passer à travers des Analyses de Cycle de Vie (ACV) et déterminer leur impact environnemental complet incluant transport, production, etc. L’ambition est de construire une banque de données utilisable pour l’Afrique du Nord.

Pourquoi accompagner ces entreprises en particulier ?

L’Europe étant le premier marché d’exportation de la Tunisie et les politiques d’achats se renforçant, les produits tunisiens ont tout intérêt à devenir plus éco-responsables pour poursuivre leur développement sur ce marché.

Comment va être utilisé le budget de CHF 3 millions sur 4 ans ?

Ce budget couvre le conseil, le développement de la démarche et l’énorme travail de suivi sur place et à distance des 75 entreprises et des experts tunisiens formés à la démarche.
Pour l’ONUDI, c’est une première d’inclure à la fois un programme PPP, les écobilans et l’écologie industrielle, c’est-à-dire les synergies et l’optimisation des flux de matières entre entreprises à plus large échelle.

Quelle est la plus grande difficulté rencontrée depuis octobre 2010 ?

Nous sommes sur un défi de changement de culture des populations dans leur rapport au travail et de leur hiérarchie. Dans de tels projets d’éco-responsabilité, il est indispensable d’obtenir l’engagement et le questionnement de toute l’entreprise et pas seulement de la direction. Nous avons dû renforcer notre implication dans les projets et leur suivi.

Quel est le mode de travail qui va fonctionner durablement ?

Nous nous sommes fixés 3 ans pour rendre autonomes les experts tunisiens. Il s’agit de former les gens pour savoir reproduire la démarche, capitaliser l’expérience. Une personne est basée sur place pour assurer coordination, transfert de savoir-faire, suivi, gestion des parties prenantes et communication. Un vrai défi !

Quel sera le rôle du futur droit à un environnement sain dans la prochaine constitution ?

Je pense personnellement que l’aspect législatif est essentiel pour renforcer les apprentissages et déclencher des façons de faire durables. Par exemple dans le cas de l’exploitation du gaz ou bien de la gestion des déchets pour laquelle la loi actuelle d’enfouissement des déchets est complètement contre-productive.

En quoi le développement durable est-il « salvateur » de la relance économique ?

C’est une dimension indispensable pour :

  • Stimuler la création de nouveaux métiers
  • Lutter contre les zones déjà sinistrées par la pollution et la disparition des plages
  • Assurer la continuité des exportations des produits locaux (cf commerce des olives) vers l’Europe.

Voir comme exemple les résultats du parc d’activités économiques de Bizerte dans le nord de la Tunisie. Ou encore « Tunisie: un développement économique dans un environnement sain ».

Sources complémentaires :

La Tunisie, un laboratoire pour la Suisse.

SECO :  Un an après : le point sur l’engagement de la Suisse en Afrique du Nord 

100 milliards de sacs plastiques sur notre planète.
En Suisse, ce sont 240 millions de sacs plastiques distribués aux caisses des magasins pour 20 minutes d’utilisation 
en moyenne!

Le Conseil national suisse vient d’accepter le 12 juin, la motion qui vise à interdire l’usage du sac plastique à usage unique aux caisses des magasins. Certes le sac de caisse est bien pratique pour nous autres consommateurs mais il est devenu une pure abbération écologique lorsque ce même sac est produit avec des énergies fossiles, qu’il est utilisé une seule fois puis jeté.
Voir notre article « Lumière sur les sacs plastiques: comment reconnaître le bon grain de l’ivraie? »
L’objectif est de remplacer les sacs de caisse par des sachets ou cabas biodégradables et/ou réutilisables.

Les consommateurs italiens utilisant des sacs biodégradables après l’interdiction de sacs plastiques en Italie entrée en vigueur le 3 janvier 2010. [Alessandro Di Meo – Keystone]

LE PARI EST-IL GAGNÉ?

Pas encore. La motion doit être acceptée par le Conseil des États pour être appliquée et les contre-arguments fusent.
Les cabas réutilisables doivent être utilisés au moins 5 à 10 fois pour que leur bilan écologique soit plus avantageux que celui des sacs plastiques très fins disponibles en caisse actuellement.

Même si l’impact environnemental de ces sacs en Suisse n’est pas primordial par rapport au tonnage de plastique produit pour d’autres usages, n’est-il pas de la responsabilité de la Suisse de faire écho aux interdictions votées en Italie, en France, San Francisco ou Hong Kong?
Les cantons du Tessin, du Jura et de Berne ont déjà décidé d’interdire les sacs aux caisses.
Migros Genève a banni les sacs plastiques aux caisses depuis déjà 2 ans et les gens se sont depuis munis de sacs réutilisables ou du cabas de grand-mère pour faire leurs courses.

L’ALTERNATIVE VERTE

Il faut 400 ans pour qu’un sac plastique fabriqué à base de pétrole disparaisse complètement. Quelques semaines suffisent à un sac plastique biodégradable fabriqué à base d’amidon de maïs ou de pommes de terre. L’entreprise BioApply de Gland développe des sacs biodégradables et compostables issus de biopolymères, matériaux d’origine végétale depuis 2005.

Le marché des biopolymères ne cesse de croître pour atteindre 1.7 millions de tonnes prévues en 2015.

« En termes d’écobilan des sacs à usage unique, les sacs biodégradables sont en moyenne les meilleurs, suivis du papier et du plastique», explique Yves Loerincik, CEO du bureau de conseil Quantis, qui compte parmi les leaders mondiaux de l’analyse en cycle de vie.

Utiliser des sacs biodégradables ne justifie pas plus l’abandon en nature ni même l’usage unique même si leur écobilan est meilleur que les autres matériaux.

Certes, le sac biodégradable offre une alternative à nos habitudes de consommateurs. Mais ne faut-il pas aussi faire évoluer nos habitudes en réutilisant au maximum le sac dans les limites de son hygiène et de sa solidité? Ensuite il peut être jeté simplement avec les déchets en toute sécurité.
Personnellement, j’ai toujours de la peine à me défaire d’un sac non-biodégradable même s’il est en fin de vie, car je sais qu’il sera source de pollution!

Alors qu’attendons-nous pour commencer à refuser les sacs polluants aux caisses et nous convertir aux sacs biodégradables ou réutilisables?

Sources d’informations:

BioApply – Communiqué de presse – Interdiction du sac en plastique à usage
unique par le Conseil National_une alternative verte existe
.

Article Tribune de Genève: « Faut-il se débarrasser des sacs plastiques en Suisse?

RTS: Interdiction des sacs plastiques en Suisse.

Nespresso France indique dans son étude d’impact environnemental d’une tasse moyenne de café Nespresso: « Pour que les calculs soient comparables, il faut s’assurer qu’ils soient mesurés sur la même base de calcul. Tel est l’objectif de l’affichage environnemental qui, à termes, permettra de comparer les produits entre eux.

« Suite à la publication de cet article le 28 mai 2012, j’ai été interpellée par le Corporate PR de Nestlé Nespresso sur certaines hypothèses. Nous avons pris le temps d’échanges constructifs sur l’interprétation des chiffres. Je décide donc de re-publier l’article avec des amendements et des compléments d’informations en vert. Certains sont favorables à Nespresso, d’autres moins et surtout le raisonnement s’arrête au point de non comparaison possible des Analyses de cycle de vie (ACV) de la tasse Nespresso en France basée sur les critères du Grenelle de l’environnement avec l’ACV global de la tasse Nespresso basée sur d’autres critères.

 

EN APARTÉ de cet article: voici un article complémentaire publié le 27.1.2014 sur le recyclage en Suisse: Eco-astuce N°3: recyclage des capsules de café!

 

Saviez-vous qu’une tasse de café Nespresso est l’équivalent en émissions de CO2 d’une voiture qui roule sur 156 mètres? Atteignez-vous l’équivalent du km par jour (soit 6,5 tasses)?
Mon goût de l’analyse doublé de mon envie de contribuer aux prises de conscience écologiques ont été attisés par la toute récente révélation de l’impact environnemental d’une tasse de café Nescafé et par les 3 conférences d’experts de la multinationale Nestlé et de sa marque Nespresso auxquelles j’ai assisté en juin, août 2011 et mai 2012.

En comparant les Analyses de Cycles de Vie des tasses de café Nescafé et de Nespresso, je tente quelques hypothèses et questionnements autour de la Responsabilité sociale d’entreprise (RSE) de la marque Nespresso…sans polémique équivalente à celles qui sévissent depuis 2010 autour de la guerre des capsules/dosettes mais…juste pour la remise en question, source d’évolution!

LE MARCHÉ DU CAFÉ?

  • 2ème puissance mondiale après le pétrole
  • 400 milliards de tasses de café bues dans le monde chaque année, soit près de 1684 par seconde !
  • croissance annuelle de 0.4 à 1.3% en fonction des régions
  • part du marché du café portionné en dosettes/capsules en 2010: 9% en volume
  • la part de marché du café portionné augmente de façon fulgurante et avec elle la préoccupation environnementale (empreinte écologique de la capsule, recyclage, déchets). Voir l’article « La dosette de café, l’environnement boit la tasse. »

NESPRESSO, UN  GEANT DU MARKETING CONTEMPORAIN

Inutile de présenter en détails le succès planétaire de la « Love marque » Nespresso qui a révolutionné le marché traditionnel du café grâce au génie du marketing moderne de Nestlé qui a su ouvrir la voie populaire à un produit de base en le rendant « people » (Thanks to Georges C.!), « select » par l’adhésion au Club et « connecté » (la moitié des ventes se fait par Internet)!

La préoccupation environnementale était-elle initialement dans la conscience de l’inventeur de la capsule et des responsables du lancement commercial?

Depuis, Nespresso, c’est 3,2 milliards de francs suisses en 2010, en croissance de plus de 20% par année! 11 millions de clubs members (en août 2011), 1.1 millions d’amis sur Facebook (près de 1.7 millions au moment où j’écris cet article)…et un besoin croissant de trouver de nouvelles sources d’approvisionnement de café!

LE « KIT » RSE DE NESPRESSO

Nespresso a créé un ensemble d’actions relevant de la Responsabilité sociale et environnementale pour compenser l’ineptie environnementale engendrée par ce sur-emballage individuel coûteux et polluant:
  • dès 2003, par le programme Nespresso AAA Sustainable Quality dont le but est de garantir un approvisionnement de qualité pour les grands crus et un revenu aux cultivateurs, en partenariat avec la Rainforest Alliance, organisme certificateur. A noter que ceci n’est ni un label ni une certification de commerce équitable
  • en 2009, par le renforcement de l’aspect environnemental en lançant le programme Ecolaboration qui s’attelle à réduire l’empreinte écologique de la capsule et la collecte des capsules pour accélérer le recyclage

L’EMPREINTE ENVIRONNEMENTALE D’UNE TASSE DE CAFÉ 

J’ai comparé les résultats publics d’Analyse de Cycle de Vie (ACV) d’une tasse à café Nescafé et d’une tasse Nespresso, les 2 études étant réalisées dans le cadre du Grenelle de l’environnement du gouvernement français par l’entreprise suisse Quantis.

Les 3 indicateurs utilisés et comparables pour une tasse de café sont: les émissions de gaz à effets de serre (CO2) en grammes, l’eau en dl, la surface cultivée en cm2.

Voici les éléments qui m’ont surprise:
  • un Nespresso, c’est 46 g de CO2 contre 28g pour un Nescafé, soit l’équivalent de 156 mètres d’un trajet en voiture au lieu de 95 mètres 
  • un Nespresso, c’est 400 cm2 de la surface au sol utilisée contre 300 cm2 pour un Nescafé. Savez-vous que 300 cm2, c’est l’équivalent d’1/2 feuille A4?

La différence de CO2 entre une tasse de Nespresso et de Nescafé est donc de 18 g.
Cette différence regroupe 4 facteurs augmentant l’empreinte CO2 de la tasse de Nespresso:

  • la quantité de café: une capsule Nespresso contient 5g de café alors qu’une portion recommandée pour une tasse de Nescafé est de 2 g
  • la production de la capsule
  • la distribution
  • et l’utilisation de la machine à café Nespresso

Ce schéma, extrait de l’étude ACV global de la tasse à café Nespresso montre que les 3 postes qui alourdissent l’empreinte écologique de la tasse à café Nespresso sont: l’utilisation de la machine, le café lui même et la production de la capsule. Le raisonnement s’arrête là car l’étude ne mentionne que des pourcentages sans préciser sur quelle valeur en grammes de CO2 de l’empreinte ils s’appliquent!

Le recyclage de la capsule permet de réduire le CO2 d’une tasse de Nespresso d’oú l’importance capitale de ce geste et de la proximité des points de collecte. Je trouve cependant 2 pourcentages différents de réduction de l’empreinte due au recyclage, ce qui prouve que les critères des 2 études sont différents:

  • 20% sont mentionnés dans l’étude ACV du Grenelle de l’environnement
  • 2% sont mentionnés dans l’étude ACV global
Imaginez maintenant le volume des capsules qui représente 9% des 400 milliards de tasses de café mondiales! Cela fait déjà 36 milliards de capsules à recycler! Or ce ne sont pas les points de collecte qui vont résoudre l’ampleur du phénomène. A-t-on même compter le transport jusqu’aux points de collecte ou le coût pour extraire industriellement les capsules des bennes à ordures?

WHAT IS SIMPLE IS WRONG. WHAT IS COMPLEX IS USELESS

Nous autres humains avons le « chic » pour générer une difficulté et arriver ensuite au galop avec une  solution. L’histoire de la capsule qui s’est transformée en guérilla commerciale le prouve encore. Le sauveur désormais, est-ce le café Fair Trade dans une capsule biodégradable? Voir le concurrent Espresso Ethical Coffee.
En final:
La responsabilité sociale et environnementale d’une entreprise et qui plus est d’une multinationale commence avant le lancement d’un produit et se poursuit éternellement. Et maintenant…What else? sur le plan de la croissance de Nespresso? Quelles attitude et décisions responsables seront prises pour faire face à la demande galopante? Un Club encore plus select? Une voie populaire augmentée et avec elle la culture toujours plus intensive des terres? Pas simple!

« Ayons la sagesse de constater que les excès ont été parfaits pour mener l’humanité au point de transition où elle se trouve aujourd’hui », Bruno Poirier, auteur du livre « La Révolution créatrice ».

Sources d’informations:

  • Nespresso life cycle assessment factsheet.pdf: à trouver dans la liste suivante de documents sur le site nestle-nespresso.com.
  • Global Ethics forum 30.6.2011: worshop « Role of the private sector in implementing corporate and individual behaviour »- présence du responsable Public affairs Nestlé SA.
  • Léman conference 30.8.2011: Nespresso Ebusiness Digital Marketing Strategy- présence de responsable Ebusiness &Digital Marketing de Nespresso
  • Union Internationale pour la conservation de la nature (IUCN): conférence en présence du responsable du Développement durable de Nespresso
  • Planetoscope: café
  • Migros livre une guerre secrète contre Nespresso
  • Eric Favre, inventeur de la capsule

Image extraite de la brochure sur ge.ch

Parmi les 28 dossiers inscrits au concours 2012, les 8 lauréats de la Bourse, du Prix et de la Distinction cantonales du développement durable de Genève ont été dévoilés lors de la cérémonie officielle le 15 juin: des projets concrets et locaux dans les domaines de l’énergie, de la construction, de la nature, de l’éducation, du recyclage et de la mobilité douce.

En parallèle, fort de symbolisme, le sommet mondial Rio+20 des Nations Unies sur le développement durable est sur le point d’ouvrir du 20 au 22 juin, et ce, 20 ans après la première rencontre de Rio. Il sera l’occasion d’apprécier le chemin parcouru mais aussi les lacunes mondiales à combler puisque notre empreinte écologique et les émissions de gaz à effet de serre n’ont jamais été aussi élevés.

UNE SÉLECTION DE LAURÉATS REMARQUABLES

Tous les lauréats méritent attention et encouragements. Voici ceux qui m’ont particulièrement interpellée.

Eric Plan, secrétaire général de CleantechAlps et George McKarris, l’inventeur de Cleanfizz

Bourse cantonale pour Cleanfizz:
C’est une belle reconnaissance pour son système d’auto-nettoyage de panneaux solaires et de très larges surfaces vitrées.  Finis les coûts de consommation d’eau et de main d’oeuvre et le gaspillage d’eau pour redonner aux panneaux solaires leur rendement optimum. Cette innovation genevoise mérite de progresser. Voir notre article sur « Retours sur l’EFEF: il n’y a pas de petits projets pour l’énergie du futur ».

Prix cantonal pour l’association entre Groupe H et Charpente Concept:
10 ans après Expo 02, c’est désormais le nouveau refuge du Goûter à 3’835 mètres en route pour le sommet du Mont-Blanc que le bureau d’architecte Groupe H va inaugurer en août 2012.  Complexe de construire un bâtiment énergétiquement autonome à si haute altitude: photovoltaïque, solaire thermique pour chauffer les 3’000 litres d’eau quotidiens, station d’épuration, isolation en panneaux de fibres de bois recyclé.

Distinction cantonale pour 2 espaces de vie enfantine de la ville de Carouge:
Bel exemple de collaboration pour créer des supports pédagogiques (affiches et auto-collants) visant à sensibiliser les enfants de moins de 4 ans aux éco-gestes pour économiser l’eau et le papier. Les 1er résultats? Diminution de 25% de la consommation de papier essuie-mains et de 14% de la consommation d’eau! Ceci grâce à Adèle et Barnabé!

Distinction cantonale pour les Etablissements publics pour l’Intégration (EPI):

Frédéric Métral, le concepteur EPI du projet Eco logistic

Les ateliers protégés d’insertion socioprofessionnelle de l’EPI viennent d’inventer une nouvelle façon de récupérer les matériaux usagés polluants tels que cartouches d’impression, téléphones portables et piles pour les « déconstruire » et les recycler. Leur atelier « Eco Logistic et recyclage » offre cette facilité gratuite à 1’500 partenaires entreprises et collectivités. De grands cartons « collecteurs » et compartimentés sont à disposition et sont récupérés régulièrement par Eco Logistic. Il suffit de les demander et de les remplir. Pratique, non?

Distinction cantonale pour la déchetterie mobile de la ville d’Onex:
Pour faciliter la récupération des encombrants et éviter les abandons sauvages sur les trottoirs et les sous-sols d’immeubles, Onex a lancé 4 points de déchetteries mobiles par mois. Les points de collecte se rapprochent ainsi des citoyens pour plus d’efficacité et une meilleure protection de l’environnement.

D’ANCIENS LAURÉATS TOUJOURS REMARQUABLES

Deux entreprises ont attiré mon attention. BioApply que je connaissais déjà et ecopotable que j’ai découvert le 15 juin.

BioApply:
En Suisse, une motion vient d’être votée au Conseil national pour interdire la distribution de sacs plastiques et fait l’objet d’une opposition du Conseil fédéral. Le Conseil fédéral doit trancher sous peu.
Or il existe des solutions de sachets plastiques biodégradables fabriqués à base d’amidon de maïs et de pommes de terre. BioApply est un des pionniers et spécialiste de ce type de produits. Est-ce une question de prix en caisse? Un sac plastique biodégradable ne coûterait désormais qu’un centime de plus qu’un sachet plastique polluant. Et si le consommateur est prêt à payer, qu’est-ce-qui freine la proposition en caisse de la grande distribution?
Voir notre article « Lumière sur les sacs plastiques: comment reconnaître le bon grain de l’ivraie? »

ecopotable:
C’est une solution pour fontaines garantissant la potabilité de l’eau sans écoulement continu. Gain d’eau potable allant jusqu’à 91% et économie sur la facture d’eau allant jusqu’à 78%! Un trésor de système qui permet d’actionner manuellement l’écoulement d’eau à la demande par bouton-poussoir et qui se purge régulièrement tout seul pour préserver la qualité de l’eau. Toutes les communes devraient se précipiter sur ecopotable!