Archive d’étiquettes pour : Tûranor PlanetSolar

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Mon blog ayant pour vocation de mettre en avant des sujets de communication responsable en lien avec des projets innovants et des communautés en ligne, j’ai le plaisir d’y relayer l’interview de Jean-Philippe Naef, fondateur de Human’Air, avec qui j’ai écumé les bancs studieux de la saison 2013 du prix concours IDDEA.

L’association Human’Air a pour vocation d’apporter un soutien logistique à des projets d’aide humanitaire, mais aussi à des projets scientifiques et/ou écologiques en milieu d’accès difficile. Elle propose des moyens aériens complémentaires (avions légers), met en place des infrastructures pour les actions de soutien (pistes temporaires, hangars légers, atelier d’entretien) et forme des pilotes pour des opérations spécifiques ou planifiées.

Le défi permanent de Human’Air réside en la collecte de fonds via sponsors, donateurs ou mécènes afin de réaliser toutes ces initiatives.

Capture d’écran 2014-12-17 à 14.42.21L’INTERVIEW

Jean-Philippe, comment l’idée de Human’Air t’est venue et quand?

C’est déjà en 1988 comme délégué du CICR que je me suis rendu compte du temps perdu lors de trajets sans fin en 4×4 dans des pays en voie de développement. C’est ainsi que l’idée a germé. Déjà à cette époque, j’avais réalisé plusieurs missions avec des ULM. En 2011, un délégué de Médecins Sans Frontières m’a demandé de faire une évaluation des appareils du marché pour une utilisation humanitaire. C’est comme cela que Human’Air s’est créé.

En quoi Génilem a été aidant et une plateforme pour « décoller »?

La sélection de Genilem se fait devant une vingtaine de directeurs de sociétés. Un business plan initial est obligatoire. Une fois ton projet accepté, tu es parrainé par des entrepreneurs qui t’aident à placer ton projet. Il n’y aucun financement, mais surtout un apport en relationnel et mise en contact.

En quoi ce projet est-il innovant? N’y-a-t il pas d’autre initiative similaire?

L’ULM est déjà utilisé dans le monde, mais sans aucune structure et au coup par coup. Human’Air est structuré et travaille avec des professionnels, sélectionne de façon rigoureuse les pilotes grâce à un cours sélectif et étudie attentivement la mission demandée avant d’envoyer un avion pliable sur les lieux de la mission. Human’Air ne fait pas concurrence à l’aviation, car nos avions ne volent que dans des régions ou les autres avions ne peuvent pas atterrir.

Combien de pilotes sont en cours de formation ou ont été formés

Nous en sommes à 23 pilotes professionnels bénévoles.

Comment communiquez-vous pour faire connaître l’association? 

Nous sommes actifs sur Horyou, le « Facebook des ONG » qui se dit « The social network for social good ». J’utilise mon réseau de 1’035 contacts sur LinkedIn. Human’Air est présent sur le site 3i3s, l’association de l’industrie des spécialistes de l’aéronautique. Et surtout nous avons le soutien de notre parrain Raphaël Domjan, l’éco-aventurier neuchâtelois qui a fait le tour du monde en catamaran solaire PlanetSolar.

Quel est l’état d’avancement de la construction d’Ecolight et de quoi avez-vous besoin pour progresser?

Pour l’instant nous avons installé un moteur peu gourmand en essence ce qui nous permet déjà de baisser nos émissions de CO2 et nous allons réaliser le premier carénage écologique d’un avion léger entièrement en fibre de lin et donc recyclable.

Quelles sont vos prochaines missions?

3 missions sont prévues en 2015:

  • Tadjikistan : Ravitaillement des équipes de déminage.
  • Bénin : Surveillance du parc W et transport d’un médecin pour des tournées sanitaires.
  • Madagascar: Ravitaillement de village isolé et cartographie.

HORYOU, UNE COMMUNAUTÉ DE SOUTIEN DE PROJETS

C’est une plateforme communautaire en ligne qui met en relation des porteurs de projets associatifs en quête d’aide financière et de visibilité, des personnalités qui soutiennent des projets et des membres comme vous et moi. Vous pouvez soutenir des projets en achetant des Spotlights. Horyou peut aussi vous transmettre gratuitement des Lights suite à la participation à des activités organisées par Horyou. Vous ne « likez » pas un projet mais vous le « lightez »!

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Le site web de Human’Air.

Martin Beniston au centre. Crédit photo ©in-fuseon.

Martin Beniston au centre. Crédit photo ©in-fuseon.

Le plus grand catamaran solaire vient de repartir de Boston le 4 juillet pour remonter le Gulf Stream en sillonnant les fascinants vortex océaniques situés entre Boston et St-John’s (Canada). Lorsque j’ai eu le grand plaisir de rencontrer à Boston le professeur Martin Beniston, leader de la mission scientifique de l’expédition PlanetSolar DeepWater, il était déjà question de modifier la route du bateau. C’est désormais officiel: PlanetSolar ne remontera pas jusqu’en Islande puis en Norvège comme initialement prévu mais amorcera son retour au bercail européen après sa dernière escale sur le territoire canadien. Merci à Martin Beniston de s’être prêté au jeu de quelques questions/réponses !

ADAPTER SA ROUTE EN FONCTION DES ALÉAS

N’est-ce pas la meilleure des leçons de sagesse que nous donne la décision concertée entre le comité scientifique dirigé par Martin Beniston et le capitaine du Tûranor PlanetSolar, Gérard d’Aboville ? Adapter la route du bateau en tenant compte que :

  • L’expédition a pris 3 semaines de retard à cause d’une météo peu clémente
  • Et par conséquent, les conditions d’ensoleillement et l’inclinaison des rayons du soleil à hauteur de l’Islande risquent de ne pas être optimales pour alimenter le bateau avec suffisamment d’énergie solaire.

Tout comme la vie sur le bateau inspire à revenir aux choses essentielles et de supprimer l’inutile, cette décision est emprunte de symbolisme et d’exemplarité en optimisant les ressources à disposition (l’énergie) tout en répondant aux objectifs techniques de la mission scientifique des climatologues de l’expédition.

 

QUESTIONS A MARTIN BENISTON

Martin Beniston a cette belle capacité de vulgarisation du domaine complexe de la recherche scientifique sur le climat pour la rendre abordable simplement.

Source : newsletter de PlanetSolar DeepWater- Crédit photo © Susan Young.

Source : newsletter de PlanetSolar DeepWater- Crédit photo © Susan Young.

Que cherchez-vous à découvrir pendant cette expédition ?
Nous cherchons de nouvelles données pour comprendre les mécanismes qui relient les conditions physiques de l’eau et de l’air  et les conditions biologiques (micro-organismes) comme influenceurs potentiels du climat. Nous soupçonnons 3 éléments d’influence du climat :

  • Les phytoplanctons
  • Les vortex océaniques
  • Les aérosols atmosphériques.

Grâce aux mesures et prélèvements effectués sur le bateau, nous cherchons à mieux comprendre la finesse des équilibres et déséquilibres entre l’atmosphère et l’eau.
On parle certes d’émissions de gaz à effet de serre qui réchauffent notre planète et contribuent à faire fondre les glaces polaires, mais le climat est un personnage bien plus complexe encore!

Quel type de mesures effectuez-vous à bord ?
Nous effectuons des milliers de mesures. Certaines sont faites en continu à la surface de l’eau (relevés des températures, densité du phytoplancton), d’autres nécessitent des sondages en profondeur (300 mètres) pour relever la salinité, la densité des nutriments, la capacité de brassage de l’eau, etc.).

Il y a plus de biomasses dans les océans que sur terre. Grâce au phytoplancton, plancton végétal qui domine les éco-systèmes océaniques, les océans absorbent la moitié du CO2 de l’atmosphère. Or par une absorption excessive de CO2, le phytoplancton acidifie l’eau ce qui peut créer sa propre perte.
Le seuil d’absorption du CO2 par le phytoplancton dépend des conditions de vie de ce dernier (nutriments, température de l’eau, brassage des eaux, intensité de la lumière…).

Les vortex sont des formations tourbillonnaires qui créent dans l’océan des surfaces en rotation piégeant le phytoplancton. On les trouve en grand nombre au large des côtes nord-américaines. C’est pourquoi nous allons remonter le Gulf Stream en zigzaguant pour effectuer des mesures afin de documenter les caractérisiques chimiques, physiques, et biologiques à l’intérieur et à l’extérieur des vortex.

Les aérosols sont constitués de minuscules particules solides ou de gouttelettes chimiques ou organiques libérées dans l’atmosphère par les embruns et sont suffisamment légers pour rester en suspension dans l’air. Nous voulons faire un inventaire de ces particules (typologie, quantité) émises par les océans, ce qui reste aujourd’hui encore très peu connu. L’Université de Genève et son Département de Physique Appliquée ont développé la Biobox, un appareil prototype qui permet de compter le nombre d’aérosols détectés et de déterminer leur espèce chimique ou biologique. Embarquée sur le bateau, la Biobox a soulevé l’intérêt de la NASA qui a demandé à l’expédition de faire  des mesures avec l’un de ses propres instruments de comptage d’aérosols en parallèle : le Microtop. Une belle collaboration pour faire avancer les comparaisons scientifiques.

Les instruments semblent se cumuler à bord avec l’arrivée d’un  petit dernier qui enregistre les vocalises des baleines et des dauphins !

Combien de mesures avez-vous effectué jusqu’ à Boston ?
Avec les aléas météo depuis le début de notre remontée du Gulf Stream à partir de Miami, nous n’avons rempli que 4 jours de mesures, mais nous comptons nous rattraper dans la partie la plus passionnante du Gulf Stream entre Boston et St-Jean (Terre-Neuve). Au total nous aurons parcouru le Gulf Stream sur 6’000 à 7’000 kms !

Combien de chercheurs travaillent sur les données ?
Une quinzaine de scientifiques de l’Université de Genève contribuent à la mission scientifique. Sur le bateau, 3-4 chercheurs de l’équipe sont présents en permanence et un tournus s’organise en fonction des étapes. A Genève même, nous avons des réunions régulières de la « Mission Control », 2-3 fois par semaine, pour garder le contact avec le bateau et ses équipiers, et si nécessaire affiner la trajectoire du navire en fonction des photos satellites les plus actuelles.

Quand pourrez-vous vous prononcer sur les premiers résultats ?
Fin août ou début septembre. On commence à analyser les données déjà maintenant, au fur et à mesure qu’elles nous sont transmises via Internet, surtout pour s’assurer de la cohérence des instruments de mesure.

POUR CELLES ET CEUX QUI RESTENT À GENÈVE

PlanetSolar DeepWater pense à ceux qui restent à Genève en organisant des actions publiques de sensibilisation.
Après l’opération Iceberg qui se dégonfle dans le hall de l’Université de Genève comme symbolique de la fonte des glaces de l’océan Arctique, un nouvel iceberg géant dérive dans la rade de Genève depuis le 6 juillet. Les visiteurs des Bains des Pâquis sont invités à découvrir une exposition aquatique sur les changements climatiques jusqu’au 31 août. Vérifiez le programme complet.

Crédit photo : © Magali Girardin.

Crédit photo : © Magali Girardin.

EN APARTÉ

Saviez-vous que le sommet mondial du climat à Copenhague avait réuni l’accord de contenir à +2°C la hausse de la température moyenne d’ici à 2050, que fin 2012 le protocole de Kyoto (lutte contre le réchauffement climatique) a été prolongé de justesse jusqu’en 2020 pour 200 pays signataires (mais qui ne représentent que 15% des émissions de gaz à effet de serre) et que le sommet de Bonn qui vient de s’achever prépare un nouvel accord global en 2015 pour tenter d’atteindre l’objectif de +2°C maximum?

En attendant que les pays ne cessent de s’organiser, il relève de tout un chacun et des entreprises seules ou en consortium de mettre en place nos propres actions pour réduire les émissions de CO2.

Sources d’informations complémentaires :

L’expédition « PlanetSolar DeepWater », son parcours, ses blogs, et d’autres informations sur www.planetsolar.org!

TDG : « Un iceberg dérive dans la rade. »

Planet Solar_in-fuseon.comLors de la mission économique et académique suisse à Boston, nous avons eu maintes occasions d’approcher et d’aborder PlanetSolar. Le gigantesque catamaran solaire de 31 mètres de long recouvert de 516 m2 de panneaux solaires mouillait sereinement et majestueusement au « Fan Pier Marina » de Boston.

Voici un petit clin d’oeil plein d’émotions en l’honneur de PlanetSolar et de son équipage.

LE PREMIER CONTACT AVEC LE BATEAU

Planet Solar_in-fuseon.comLe bateau ne parait pas si lourd qu’il n’est avec ses 100 tonnes dont 10 tonnes de batteries lithium-ion. Il peut naviguer 72 heures sans soleil en toute autonomie. Les deux flotteurs du catamaran semblent le maintenir pratiquement hors de l’eau et je dois avouer qu’on sentait un léger roulis à bord malgré le calme des eaux de la baie de Boston ces jours là! Pour quelqu’un qui a peu le pied marin ( moi par exemple!), j’imagine le mouvement en pleine mer!
C’est sur le ponton supérieur couvert de panneaux solaires photovoltaïques que la magie s’opère. On a juste l’impression que l »on va s’envoler, le bleu des cellules solaires « mouchetées » se fondant presque avec la ligne de l’océan.

LES ESPACES, LA CABINE DE PILOTAGE ET LA CUISINE

Pour la vie à bord des 5 personnes de l’équipage et des 3 scientifiques de la mission Planet Solar DeepWater:

  • quelques cabines à l’avant du bateau, la pièce principale multi-fonctions au centre, un agréable ponton à l’arrière,
  • la cabine de pilotage, pièce maîtresse du capitaine Gérard d’Aboville, marin aventurier expérimenté qui m’a fait penser à un astucieux « loup de mer », avec tout le respect qu’on doit au premier homme à avoir traverser l’Atlantique à la rame en solitaire en 1980!
  • les 516 m2 de cellules solaires dont deux pans s’étendent comme des ailes lorsque le bateau prend la mer.

Ma discussion avec Vincent Brunet, l’inventif cuisinier de l’équipage PlanetSolar, m’a évoqué l’analogie des ressources précieuses de la vie sur le bateau (eau, énergie, courtoisie) avec celles de notre vie sur notre planète Terre. Je dirais même que la vie à bord pourrait être un modèle représentatif d’une nouvelle façon de vivre? « On apprend la valeur des choses surtout pour l’eau et on donne priorité à la propulsion du bateau ».

  • limitation des ressources en eau pour l’hygiène: 2 douches par semaine
  • environ 300 litres d’eau en bouteilles soit 1.5 litres de boisson/personne/jour pour 8 personnes pendant près de 20 jours en mer
  • le stock de produits frais restant dicte les menus
  • pas de friture pour éviter tout danger à bord
  • apéro le dimanche midi uniquement après le ménage du matin!
  • lavage des panneaux solaires en utilisant la rosée du matin
  • une petite communauté qui s’organise bien
  • revenir aux choses essentielles de la vie et supprimer l’inutile.

Je citerai Vincent sur deux commentaires qui m’ont amusée, voire étonnée:

« Les journées à bord passent très vite. On n’a pas le temps de musarder ».
« Par superstition, il est interdit de cuisiner et de prononcer le nom d’un animal à grandes oreilles à bord! »

TOUJOURS TRANSMETTRE LE MESSAGE

A chaque escale, des occasions sont créées pour aller à la rencontre des populations locales et transmettre le message des énergies renouvelables et des économies d’énergies. Rappelons juste que PlanetSolar s’auto-propulse avec une puissance équivalente à celle d’un scooter.

A Boston, le public intéressé a su profiter:

  • d’une conférence publique au musée des sciences qui a enchanté jeunes et adultes venus nombreux,
  • d’un atelier de construction de maquettes de bateaux solaires au musée des enfants de Boston,
  • d’une visite en groupe restreint du bateau lui-même!

Infos complémentaires.

Planet Solar: le bateau, données techniques.

PlanetSolar débarque à Boston!

Blog d’in-fuseon: Tûranor PlanetSolar: le nouveau « couteau suisse » repart en missions!

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Destination: Boston du 22 au 26 juin 2013! J’accompagne la mission économique et académique de Lake Geneva Region organisée par l’OPI (Office de promotion des industries et des technologies) et l’Université de Genève, à la rencontre d’acteurs prestigieux qui font avancer les technologies propres en matière d’énergies renouvelables et d’efficacité énergétique!

UN PROGRAMME DENSE, VARIÉ ET ENTREPRENEURIAL!

En tout premier lieu, je me réjouis de partir à l’abordage du détenteur du record du tour du monde à l’énergie solaire et de la traversée de l’Atlantique: le catamaran solaire Planet Solar. Engagé par l’équipe de climatologie de l’université de Genève, le bateau et son nouvel équipage est au coeur de l’expédition Planet Solar DeepWater pour recueillir des données scientifiques le long du Gulf Stream et faire progresser la compréhension sur le climat. Le bateau vient tout juste de quitter NYC pour Boston!

Au programme!

  • Présentation du marché américain et du Massachusetts Clean Energy Industry
  • Visites au M.I.T, au Cambridge Innovation Center et à Harvard
  • Présentation du Boston innovation District, Greentown Labs (cluster cleantech américain) et de Swissnex (réseau suisse des domaines des sciences, de l’éducation et de l’innovation)
  • Conférence de presse sur le bateau Planet Solar

Programme complet.

MES 3 MOTIVATIONS

  • Découvrir et apprendre des nouveautés (innovations technologiques et perspectives de marché)
  • Rencontrer des chercheurs et des entrepreneurs d’exception
  • Et transmettre cet apprentissage par angles de vue variés et contribuer à diffuser le message sur le changement climatique.

Pour moi, un voyage inédit! Pour participer à distance à cette « aventure », suivez-moi sur les réseaux sociaux.
Je vais certainement écrire quelques comptes rendus concoctés à ma façon sur ce blog. Je vais Twitter, Facebook-er et Googleplus-er et peut-être LinkedIn-er!

Ma contribution à MyClimate pour compenser les 2.5 T de CO2 que représente ma place sur ce vol: CHF 72.-.

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Lien vers My Climate.

planetsolar_infuseon mars 13Le 4 mai 2012, le catamaran solaire suisse PlanetSolar arrivait triomphalement à Monaco après 60’006 kms parcourus autour du globe et propulsé uniquement à l’énergie du soleil. Moins d’un an plus tard, le fidèle bateau reprend la mer pour un ensemble de missions concrètes alliant une expédition scientifique inédite sur le climat, une campagne de ramassage des déchets marins et des événements pédagogiques à la rencontre des populations locales au fil de son nouveau parcours. Défis et nouveau concept pour poursuivre la promotion de l’énergie solaire…

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À quelques jours du départ prévu le 26 mars 2013 du port de La Ciotat en France, rencontre avec Pascal Goulpié,  co-fondateur et directeur de PlanetSolar et Rachel Bros De Puechredon, responsable marketing communication.

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Nouvel itinéraire de PlanetSolar de mars à octobre 2013.

J’ai retrouvé avec beaucoup de plaisir Pascal Goulpié et son enthousiasme sans faille. Il m’avait fait découvrir « l’âme » du projet en janvier 2011 alors que le bateau était déjà à son 18’342e kilomètre et m’avait inspiré cet article : « TÛRANOR PlanetSolar. Avec 10 maisons, on fait le tour du monde en bateau solaire ! ». J’aurai aussi pu dire : avec l’équivalent de la puissance d’un scooter, on fait le tour du monde avec PlanetSolar !

Je profite de cet article pour donner également un nouveau coup de chapeau à Raphaël Domjan, l’éco-aventurier neuchâtelois qui avait lancé le pari « fou » de PlanetSolar en 2004 et qui a réussi à le mener à bout. Une grande joie pour moi d’avoir eu la chance de croiser cet homme emprunt de légendes, de visions et de tant de pragmatisme !

UNE MISSION SCIENTIFIQUE SUR LE GULF STREAM

Tant s’en faut que nous connaissions tout sur le climat et ses évolutions et surtout que nous comprenions tous les défis des changements climatiques.  Depuis 2010, les climato-sceptiques mettent en doute le réchauffement climatique et ses potentielles origines dans  la croissance exponentielle de nos émissions de gaz à effet de serre. Pourtant les deux semblent corollaires.

Capture d’écran 2013-03-19 à 12.01.54 Source : Fiche pédagogique sur le climat sur www.planetsolar.org/deepwater

Alors que le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat)) se prépare à publier en septembre 2013 son nouveau rapport déjà sujet à controverses sur Internet,  « PlanetSolar Deep Water Expedition », partenariat entre l’Université de Genève (UNIGE) et PlanetSolar va indépendamment lancer ses amarres sur le Gulf Stream de mai à août 2013.

La mission de l’expédition consiste à réaliser des mesures scientifiques inédites des échanges d’énergie entre l’océan et l’atmosphère sur près de 3’000 kms le long d’une partie du Gulf Stream dans un environnement non altéré par des gaz polluants  puisque PlanetSolar ne fonctionne qu’à l’énergie solaire. Ce fut d’ailleurs un des éléments déterminants pour l’équipe scientifique dans le choix de leur moyen de transport, sans compter la renommée internationale du bateau!

Gulf-stream-ralentissment-thermohaline_Nasa-JPL 2Source : futura-sciences

Le Gulf Stream est ce mythique courant océanique qui contribue à véhiculer la chaleur des tropiques jusqu’aux régions polaires de l’Atlantique Nord. Il est l’un des régulateurs les plus importants du climat européen et nord-américain. Prof. Martin Béniston, climatologue et directeur de l’Institut des Sciences de l’environnement de l’Université de Genève pilote l’expédition scientifique.

Pascal Goulpié , expert en énergie et en météorologie, explique :

«  Il est humain de réagir très localement et dans le moment présent en fonction du climat que l’on constate en un lieu donné. Or le climat est un système très dynamique dont l’amplitude peut varier rapidement du froid vers le chaud et inversement. La terre est une vieille dame qui tousse actuellement. Et les mesures qui se feront à bord de PlanetSolar vont contribuer à la simulation des phénomènes climatiques. Il existe 3 modèles de simulation du climat : l’Européen, le japonais et l’américain. L’objectif de PlanetSolar Deep Water Expedition est d’apporter de nouvelles données aux différents modèles internationaux. »

Saurons-nous alors tirer des conclusions ou des confirmations sur la tendance du réchauffement climatique mondial ? Si j’ai bien compris, les données seront analysées sans révélation hâtive !

Pour suivre la position du bateau au jour le jour, suivez ce lien.

Savez-vous pourquoi l’expédition s’appelle « Deep Water » ?

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Parce que les eaux du Gulf Stream refroidies et densifiées par salinisation progressivement jusqu’à l’Océan Arctique « plongent par gravité entre 2000 et 3500 mètres de fond et forment un courant de profondeur appelé North Atlantic Deep Water » ! (source : planetsolar deepwater)

Pascal Goulpié et Rachel Bros De Puechredon ne seront pas les seuls à trouver cette expédition fascinante. Vous allez la suivre à distance vous aussi ?

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UNE MISSION ENVIRONNEMENTALE

PlanetSolar continue à porter le message de la fiabilité et l’usage concret de l’énergie solaire comme source d’énergie renouvelable indispensable à la transition énergétique mondiale.

Capture d’écran 2013-03-19 à 09.03.53Mais l’action environnementale va plus loin. En août, le bateau mouillera dans les eaux d’Europe du Nord au large de la Norvège et participera au ramassage des déchets marins qui encombrent les mers et menacent faunes et flores marines.  Cette action symbolique et concrète soutient la fondation Waste Free Oceans, partenariat public-privé qui rassemble le secteur de la pêche, les autorités publiques et l’industrie internationale du plastique.

UNE MISSION PÉDAGOGIQUE

Chacune des 21 étapes de PlanetSolar sera l’occasion de rencontrer les populations et autorités locales pour démontrer la puissance et le bien-fondé de l’énergie solaire. De multiples événements auront lieu :

  • Accueil des écoles locales sur le bateau
  • Rencontres de confrères scientifiques : ex. MIT à Boston
  • Soirées d’hospitalité animées grâce à l’énergie solaire

LogoAOCIGPEt en bouquet final, PlanetSolar porte aussi le flambeau de la culture et de la qualité suisse. Son partenariat avec l’Association suisse des AOC (Appellation d’origine contrôlée) et IGP (Indication géographique protégée) ouvre la porte à la reconnaissance et aux dégustations de produits de bouche de haute qualité et d’origine suisse ! Là, j’avoue que j’embarquerais bien moi aussi !

En attendant de pouvoir peut-être le faire un jour ( !),  jetons un œil sur le programme de festivités prévu à Genève.

COMMENT SUIVRE LA NOUVELLE AVENTURE ?

Site de PlanetSolar et de PlanetSolar Deep Water Expedition.

Et sur les médias sociaux : Facebook, Twitter, YouTube !

Que le soleil soit favorable à cette nouvelle épopée de PlanetSolar, de l’équipe à bord et de l’équipe à terre !

Liens utiles :

Commentaires.com : prof.Martin Béniston, Climat : les médias préfèrent la controverse à l’information scientifique.

Waste Free Oceans : Interview de Bernard Merkx, chef de projet à Waste Free Oceans.

L’Illustré : PlanetSolar participera à une expédition le long du Gulf Stream.

Mer et marine: Le Türanor PlanetSolar se prépare pour de nouvelles aventures.

Blog d’in-fuseon : Des idées et des talents au sommet du TEDxMartigny incluant l’intervention de Raphaël Domjan.

Crédit @TEDxMartigny

Honneur au pouvoir des idées et surtout à l’impact des hommes et des femmes qui non seulement les invoquent mais surtout les mettre en oeuvre.
Le 14 septembre, c‘était mon premier TEDx et c’était le premier TEDx en Valais. Les conférences TED (Technology, Entertainment, Design) ont commencé il y a 25 ans aux Etats-Unis pour rassembler des esprits brillants dans leur domaine et partager leurs idées avec le monde. Ces conférences « Ideas worth spreading » sont devenues un véritable phénomène mondial avec plus de 900 conférences TEDx indépendantes organisées dans 96 pays en 2010!

Voici mon feed-back et mes ajouts personnels regroupés autour de 3 thèmes: l’innovation, l’émotion et le comportement.

L’INNOVATION, FENÊTRE SUR LE FUTUR

Qui aurait pu prédire et prévoir le phénomène social autour du téléphone mobile, devenu un cannibale de nos vies (dixit Daniel Gatica-Perez, maître d’enseignement et de recherche au laboratoire de l’IDIAP)?
Quelles sont les idées d’aujourd’hui qui créeront notre société de demain?

A l’aube du passage au milliard de membres Facebook, peut-on ignorer la portée des phénomènes sociaux d’envergure?

Mapping des « amitiés » des membres Facebook pour la Suisse.

Pour Antoine Perruchoud, professeur HES, chercheur, entrepreneur et inventeur de « l’entreprenaline » depuis 10 ans, la réussite des idées passent par:

  • l’acceptation de la fin du monde linéaire et de l’avènement du monde chaotique et imprévisible dans lequel nous vivons désormais
  • le changement d’esprit de notre système éducatif par l’entraînement régulier de notre « muscle » créativité dès le plus jeune âge
  • le rapprochement des écoles et des entreprises pour développer l’ADN entrepreneurial par la formation
  • l’acceptation de l’échec
  • l’expertise de 3 aspects: l’émotion, la créativité et le capital risque
  • l’intelligence collective
  • le crowdfunding, autorisé depuis avril 2012 comme un instrument légal de financement des entreprises par Barack Obama aux Etats-Unis.

Ce qui semble être de la magie aujourd’hui deviendra réalité.

Découvrez la vidéo du « 6ème sens » qui fascine et effraie à la fois. La technologie nous fait progresser à conditions que nous gardions notre libre arbitre, n’est-ce-pas?

QUANT L’ÉMOTION RENFORCE L’INTELLIGENCE

Nous entraînons notre quotient intellectuel mais rarement notre quotient émotionnel.
De toutes évidences, l’aventurière vaudoise Géraldine Fasnacht a réussi à rééquilibrer les deux! Voyez plutôt.
Très connue pour ces exploits en snowboarding, Géraldine a immédiatement fasciné son public en nous faisant revivre son 1er saut en Wingsuit du sommet mythique des Drus dans le massif du Mont-Blanc le 25 juillet 2012.
Avant d’attaquer Les Drus, elle a réalisé 1’200 sauts d’avion et 1’000 sauts de falaises. La réussite ne s’improvise pas.

Ce que j’ai trouvé fascinant chez Géraldine:

  • son plaisir si authentique de voler
  • sa gestion du risque par la préparation technique (vérifier la finesse des vols: finesse de 2=1000 mètres de chute pour 2000 de distance d’horizontale)
  • sa curiosité pour tester de nouvelles combinaisons (cf son wingsuit qui fait penser à un costume de chauve-souris)
  • son choix de grimper les falaises desquelles elle sautera: la montée est indissociable de la descente
  • son engagement de sportive de très haut niveau
  • sa force mentale au bon moment
  • ses 3 facteurs de réussite: équipe+préparation+concentration

LES INDIVIDUS AU COEUR DE LA PUISSANCE COMMUNAUTAIRE

Bineta Diop, sénégalaise de 61 ans, est certes une grande dame! Fondatrice de l’ONG Femme Africa Solidarité, elle a été citée par le Times en 2011 comme l’une des 100 personnalités les plus influentes au monde. Bineta Diop a su mobiliser les femmes de son pays notamment pour apaiser les conflits et l’insécurité en périodes d’élection.

« Les femmes ont un rôle pour lutter pour la paix. Elles sont mieux « équipées » pour prévenir les conflits.
Let’s solve the problem through the ballot and not the bullet. » Bineta Diop.

La plate-forme de veille des femmes pour des élections apaisées au Sénégal vaut son succès à 3 facteurs « The triple M factor »:

  • La mobilisation: les femmes représentaient la majorité silencieuse entre les acteurs luttant pour obtenir le pouvoir
  • La médiation: elles ont rencontré les communautés locales et ont créé proximité et confiance sur le terrain
  • Le monitoring: en utilisant les technologies de communications modernes (téléphones mobiles, radios et médias sociaux sur internet), elles ont reporté immédiatement tous les conflits et incidents potentiels au QG (appelé salle de veille).

Tous les partis politiques ont été contraints de rendre visite pacifiquement à la salle de veille pour s’expliquer et faire arrêter les violences!
Ces femmes sont désormais sollicitées pour les mêmes raisons pour en former d’autres au Kenya et en Sierra Leone.

QUAND L’INNOVATION CROISE L’ÉMOTION ET UN COMPORTEMENT DURABLE

Planet Solar, vous connaissez certainement! Le premier bateau propulsé uniquement par l’énergie solaire à avoir fait le tour du monde avec l’équivalent de la puissance d’un scooter. Son capitaine et instigateur, Raphaël Domjan était une fois de plus « au top » pour narrer l’épopée du catamaran solaire!

Crédit photo @planetsolar

Cet exploit nommé au livre Guiness des records combine à mon avis trois facteurs clés de succès:

  • l’innovation: parier sur une technologie solaire photovoltaïque existante pour prouver l’exploit et convaincre du bien fondé de cette énergie renouvelable; penser efficience et créer un logiciel pour calculer la « route » la plus performante à l’énergie solaire
  • l’émotion: Raphaël Domjan en a déployé pour rassembler les investissements (CHF 30 millions) et une équipe soudée
  • le comportement durable: il est à la base de ce projet devenu succès planétaire.

« Après le canal de Panama, 18000 km nous séparaient de l’Australie et c’est là que l’on s’est retrouvés au milieu d’une poubelle sauvage en pleine mer. Nous avons libéré une tortue prisonnière des déchets et avons subi les morsures des sangsues affamées ».

Pour aller plus loin:

Businessexperience.ch.
Fabrique de l’innovation, d’Elmar Mock.
Mapping des amitiés des membres Facebook.
International Create Challenge: les 12 projets sélectionnés en 2012.
Géraldine Fasnacht.
Plate-forme de veille des femmes pour des élections apaisées au Sénégal.
Interview exclusive de Raphaël Domjan.
Fondation SolarPlanet.

Parviendrons-nous à une société à zéro carbone ou en tous cas à moindre carbone? Voici une question à laquelle ont tenté de répondre les prestigieux intervenants du 2ème Swiss Eco Leaders Day le 25 juin au Forum Fribourg.

Un an après la catastrophe de Fukushima qui a conduit en mai 2011 à la décision historique de la Suisse de sortir progressivement du nucléaire, voici un panel non exhaustif des points de vues et visions qu’ont exprimés des intervenants aussi différents qu’enthousiastes.

DES MESSAGES QUI S’ACCORDENT POUR « LE MIEUX »

Raphaël Domjan, l’éco-aventurier du vaillant catamaran Planet Solar, premier bateau à avoir fait le tour du monde uniquement à l’énergie solaire, nous transmet un énorme message d’espoir qui appelle le respect:

« 60’006 km parcourus avec une puissance équivalente à celle d’un scooter! Ceci avec des technologies solaires photovoltaïques actuelles! Si un ambulancier neuchâtelois est capable de lever 30 millions de francs pour faire le tour du monde, alors tout est possible! »

Chapeau bas Raphaël et encore bravo!

Michèle Sabban, Présidente de l’Assemblée des régions d’Europe (ARE) et de l’association R20 d’Arnold Schwarzenegger, prône l’importance du combat des régions et territoires face au nouvel échec du récent sommet de la Terre Rio+20:

 » Mon pari est que la croissance de demain sera verte ou ne sera pas. On ne peut rien attendre d’un après Rio+20: 193 états ne s’accorderont jamais vraiment! En revanche, le R20 est une force de propositions vis à vis du G20 et concrétise le passage du Think Tank à l’Action Tank! L’avenir des projets passe par la coopération inter-régionale sans blocage diplomatique! »

Philippe Virdis, Directeur du Groupe E, (distributeur d’électricité sur les cantons de Fribourg, Neuchâtel, Vaud et Berne) s’est lancé dans une démonstration live et sans effet de « Murphy » de son tout nouveau système e-vision de « Smart metering » qui permet aux consommateurs particuliers et PME de contrôler leurs consommations d’électricité et donc d’agir pour les réduire. Application très parlante pour comprendre sa consommation instantanée ou comparer ses consommations. C’est l’enclenchement du four qui a créé le pic que vous voyez à l’écran!

« Les flux d’électricité vont devenir multi-directionnels avec le développement des auto-producteurs. De plus, les consommateurs ont besoin de connaître leurs consommations en temps réel. Actuellement quand ils reçoivent leur facture annuelle, il est trop tard pour agir! Il est possible d’économiser 5% immédiatement et sans effort aucun. »

Pierre Varenne, Directeur de Michelin Recherche et Technique SA à Granges-Paccot, prévoit qu’en 2020, 10 à 20% au grand maximum des nouveaux véhicules seront hybrides ou électriques. L’Europe sera le continent où les efforts ainsi que les réglementations et taxes seront les plus importants.

« Cela fait 120 ans que l’on roule et 20 seulement que l’on se préoccupe de l’énergie. Le carburant bon marché, c’est fini! L’industrie du transport va avoir droit à son lot de réglementations et d’objectif de réduction de CO2 de 50% à 75%! Cependant, dans les 25 ans, le moteur à combustion gardera une part prépondérante malgré la hausse du prix du baril de pétrole! La moyenne d’émissions de CO2 va devoir évoluer de 160g CO2/km à 95g d’ici à 2020.
La pile à combustible va révolutionner la propulsion. Le Japon a beaucoup d’avance et se prépare à sa commercialisation dès 2015! »

Saviez-vous qu’un pneu de basse résistance au roulement économise 1 plein sur 5 pour un véhicule de tourisme et 30% pour un poids lourd?
Michelin Recherche et Technique a collaboré avec FAM Automobiles (Doubs) pour créer le 1er véhicule à pile à hydrogène homologué en France.

Christian Bach, Chef de division Moteurs à combustion à l’EMPA (laboratoire fédéral des sciences et technologies des matériaux), nous annonce les tendances des futurs véhicules:

« D’ici à 10 ans, les véhicules suisses devront avoir réduit d’un facteur 2 leurs émissions de CO2: 155g de CO2/km en 2011 à 70 g en 2025. En 2015, les parcs véhicules (hors particuliers) se verront imposer la limite de 130g. En cas de dépassement de la limite, les taxes seront lourdes. L’avenir passera par l’hydrogène comme énergie de stockage intermédiaire qui, mélangé à du biogaz et du gaz naturel combinera économie de carburant et réduction de CO2. »

Travail de recherche EMPA

Walter Steinmann, Directeur de l’office fédéral de l’énergie (OFEN), explique les étapes clés de la stratégie énergétique suisse 2050:

 » Il faut rapprocher l’objectif de 22.6 TWh d’énergies renouvelables d’ici 2050 à l’objectif de stabilisation de la demande d’électricité à 60 TWh. Jusqu’en 2020, on mise sur les incitations et les actions volontaires, ensuite il y aura moins de subventions et plus de taxes incitatives. Un premier paquet de mesures a été publié. Le 14 septembre 2012, la stratégie du Conseil fédéral sera mise en consultation pour décision à fin janvier 2013, passage au parlement, voire référendum populaire.

Beat Vonlanthen, Conseiller d’état, Président de la Conférence des Directeurs cantonaux de l’énergie, parle franchement en évoquant l’échec de Rio+20:

« L’échec n’est pas une solution! L’AIE prédit une hausse de 20% des émissions de CO2 et 6°C de plus avec le risque que le charbon redevienne prédominant d’ici 2035! Investir sur les Négawatts, dans la rénovation des bâtiments, inciter l’utilisation du courant vert, inciter les transferts de technologies des laboratoires scientifiques vers l’industrie, voilà des actions concrètes que nous prenons sur le canton de Fribourg par exemple. »

LE BAROMETRE NATIONAL ÉNERGIE ET ENVIRONNEMENT 2012

C’est la 2ème édition de l’enquête d’opinion nationale suisse (268 réponses en 2012 contre 874 en 2011) qui nous révèlent les opinions sur l’efficacité et la popularité des mesures et concepts en vigueur sur tous les thèmes de l’environnement.
L’enquête 2012 révèle une perspective de mix énergétique et électrique (lien vers notre compte rendu du Swiss Eco Leaders Day 2011) très proche de celle de 2011: 55% du courant seront hydrauliques ( +2% par rapport au sondage 2011), 21% nucléaires (-6%) et 6% issus des énergies fossiles ( +3%). Le solaire serait à 7% ( +2%), l’éolien à 4% ( +1%), le biogaz- biomasse à 3% (stable). Les 4% restants se répartiraient entre la géothermie profonde et la récupération des centrales d’incinération.

Ce qui a bougé:

  • 80% des leaders suisses sont d’accord de sortir du nucléaire
  • 58% au lieu de 50% sont d’accord pour supprimer le plafonnement de la RPC pour favoriser le déploiement des installations solaires photovoltaïques
  • approbation de l’interdiction des appareils ménagers avec un stand-by >1 watt

Raphaël Domjan de Planet Solar et Guy Wolfenberger, fondateur de Grove Boats

UN CLIN D’OEIL AUX BATEAUX SOLAIRES DE GROVE BOATS

La société suisse Grove Boats SA conçoit, construit et commercialise des bateaux électro-solaires et hybrides destinés au transport de passagers. Ces bateaux n’ont certes pas la taille d’un Planet Solar mais pas non plus le même usage.

Si vous êtes abonné à la newsletter de lOPI (Office de la Promotion Industrielle) de Genève, vous retrouverez cet article en lien de la rubrique Cleantechs dans la newsletter de juin 2012!

Pour plus d’informations:

Planet Solar, interview exclusive de Raphaël Domjan.

TÛRANOR PlanetSolar : Avec 10 maisons, on fait le tour du monde en bateau solaire !

Les décideurs favorables à la sortie du nucléaire.

Image reprise du site web de PlanetSolar. Monaco.

TÛRANOR PlanetSolar, c’est le nom de ce magnifique catamaran solaire qui  a démarré son tour du monde de 18 mois en septembre 2010.

Une expédition technique proche de la nature qui se veut exemplaire et porteuse de savoir-faire pour une future mobilité navale à base d’énergie renouvelable.

Rencontre avec Pascal Goulpié, un des 3 co-fondateurs pour parcourir :

  • les origines du rêve puisées dans des légendes et contes fantastiques
  • la vocation de ce bateau qui ne finira pas au musée
  • une éco aventure à portée universelle

« Avec actuellement 9.904 milles marins ou 18.342 km parcourus depuis le point de départ à Monaco, le plus grand bateau solaire au monde a déjà couvert la plus longue distance jamais parcourue avec un véhicule solaire électrique ». Source : communiqué de presse du 20 février 2011.

C’est désormais 20’000 km parcourus!

Lorsque j’ai rencontré Pascal Goulpié sur le pavillon suisse lors du World Future Energy Forum (voir notre article: Coup de coeur pour 8 cleantechs suisses en voyage) à Abu Dhabi en janvier 2011,  PlanetSolar ne détenait pas encore ce record officiel. Il venait de dépasser Cancun et se rapprochait du canal de Panama. Il est désormais en plein océan pacifique en Polynésie française et vient d’arriver à Papeete!

Mais comment a-t-il vécu les conséquences du Tsunami de Fukushima? Y-a-t-il eu des impacts? Témoignage recueilli sur le carnet de bord:

« Cette nuit nous avons été informés, via notre Inmarsat C, d’une alerte Tsunami suite au tremblement de terre dramatique d’une magnitude de 8.9 sur l’échelle de Richter qui s’est produit au Japon. Nous étions alors à l’abri en haute mer….Toute la journée nous avons observé une variation du niveau de l’océan d’environ 2 mètres, avec par moment l’impression que l’océan se vidait. »

Pascal Goulpié, homme discret et non moins aventurier de cœur, est le directeur opérationnel et coordinateur scientifique. Il détient un Master en énergie de l’EPFL et un doctorat en météorologie. En 2004, ce toulousain d’origine rencontre le neuchâtelois Raphaël Domjan, initiateur du projet et actuellement co-skipper et ambassadeur du projet à bord du TÛRANOR PlanetSolar.

DES ESPRITS INSPIRES DE LEGENDES:
Contes et légendes ont toujours inspirés les plus grands Hommes, aventuriers, explorateurs ou inventeurs. PlanetSolar émerge du rêve d’enfant de Raphaël Domjan, avide des récits du visionnaire Jules Verne et du personnage d’Esteban dans les aventures imagées des Cités d’Or.

Jean Verne, arrière petit-fils de Jules Verne, est un des supporters du projet et témoigne : lien vers le témoignage complet.

« Le projet PlanetSolar fait partie de ces projets verniens, cet espoir humain pour un avenir meilleur dans un monde qui semble aujourd’hui en questionnement quant au péril qui le menace. »

PlanetSolar, tel Hermès dieu grec, messager des dieux de l’Olympe, fils de Zeus dieu du soleil, porte un message d’espoir au sein même des défis qu’il se donne :

« La gestion de l’énergie: le déplacement ne devra pas utiliser plus d’énergie que celle fournit par le soleil.
Efficience: La mobilité douce et solaire est efficiente seulement si les coûts sont raisonnables et compétitifs. C’est pourquoi, nous utiliserons principalement des matériaux et des technologies disponibles aujourd’hui sur le marché ce qui crée un potentiel de production de masse, diminuant considérablement ainsi les prix et les coûts opérationnels dans le temps. » Source: lien vers le site web de PlanetSolar.

Jusqu’au nom du bateau, le TÛRANOR qui signifie « la puissance du soleil » dans la saga de J.R.R Tolkien « Le seigneur des anneaux ». Tûranor a d’ailleurs dépassé Tolkien dans les référencements web de google search !

UN BATEAU QUI NE FINIRA PAS AU MUSEE:
C’était presque une nuit de Noël en ce jour du 23 décembre 2006 lorsque les fondateurs firent la rencontre clé pour leur projet. L’investisseur privé qui, ce soir là, décida de mettre 10 millions d’Euros sur la table, connaît la technologie solaire, partage le rêve et a décidé de récupérer le bateau pour son usage personnel pour lui donner une 2ème vie !

Image extraite du site web de PlanetSolar. Miami.

L’équation gagnante de PlanetSolar comme emblème de la mobilité solaire, c’est :

PlanetSolar = Energie Renouvelable + Stockage d’énergie + Efficacité énergétique + Passion


L’ECO-AVENTURE:
2008 : 1 an pour construire le bateau : 65’000 heures de travail et 30 personnes. C’est actuellement 50 personnes qui contribuent régulièrement à PlanetSolar.
Techniquement parlant : 536 m2 de panneaux solaires en technologie mono-cristallin avec une efficacité énergétique de 20%.
Stockage de l’énergie : 72 batteries Lithium-ions garanties 5 ans ! Certainement plus fiables que les batteries de téléphones !

Image extraite du site web de PlanetSolar. Monaco.

100 kW de puissance installée incluant l’extension des 2 ailes solaires du bateau.

C’est l’équivalent de la production électrique nécessaire pour 10 maisons en Suisse!

Comparativement une maison consommant environ 4’500 kWh/an, nécessiterait 50m2 de panneaux solaires polycristallin (moins efficace que le mono-cristallin) et ne dégagerait qu’une efficacité de 13%.
PlanetSolar c’est aussi un bel appartement volant avec 300 m2 « habitables » terrasse comprise ! Capacité d’accueil pour 26 personnes en mode navigation.

PlanetSolar représente le défi technique  d’une mobilité plus durable et est en train de cumuler une solide expérience et un savoir-faire pour se déplacer dans des conditions extrêmes en utilisant une énergie renouvelable.

EN QUOI LE FAIT D’ÊTRE UNE CLEANTECH EN SUISSE A ETE AIDANT?

« En Suisse, nous avons bénéficié de relations de proximité avec les décideurs et d’un esprit d’entreprise. C’est un peu le côté eldorado de la Suisse : relations de confiance et peu de barrière sociale. On peut y croire. On y a crû et ça a fonctionné », me confie Pascal Goulpié.

ET APRES?
La vocation de PlanetSolar pourrait être d’ouvrir la voie de l’utilisation du photovoltaïque pour d’autres bateaux comme des bateaux de frêt.
L’expérience de ce tour du monde servira certainement de bassin de savoir-faire pour aider d’autres applications de mobilité durable.

Et pour Pascal Goulpié, c’est quoi la suite ? « On ne planifie pas beaucoup notre vie . Mon rôle actuellement, c’est surtout de coordonner les acteurs pour boucler le tour du monde et satisfaire nos sponsors et partenaires qui ont soutenu notre rêve et permis de concrétiser le projet. Conseils, conférences et logistique, mais le vrai défi se passe sur le bateau. C’est le capitaine qui est aux commandes sur le terrain ».

L’équipage est en route depuis plus de 160 jours et peut être suivi sur http://www.planetsolar.org/.

Bonne route TÛRANOR PlanetSolar !