Archive d’étiquettes pour : énergies renouvelables

planetsolar_infuseon mars 13Le 4 mai 2012, le catamaran solaire suisse PlanetSolar arrivait triomphalement à Monaco après 60’006 kms parcourus autour du globe et propulsé uniquement à l’énergie du soleil. Moins d’un an plus tard, le fidèle bateau reprend la mer pour un ensemble de missions concrètes alliant une expédition scientifique inédite sur le climat, une campagne de ramassage des déchets marins et des événements pédagogiques à la rencontre des populations locales au fil de son nouveau parcours. Défis et nouveau concept pour poursuivre la promotion de l’énergie solaire…

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À quelques jours du départ prévu le 26 mars 2013 du port de La Ciotat en France, rencontre avec Pascal Goulpié,  co-fondateur et directeur de PlanetSolar et Rachel Bros De Puechredon, responsable marketing communication.

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Nouvel itinéraire de PlanetSolar de mars à octobre 2013.

J’ai retrouvé avec beaucoup de plaisir Pascal Goulpié et son enthousiasme sans faille. Il m’avait fait découvrir « l’âme » du projet en janvier 2011 alors que le bateau était déjà à son 18’342e kilomètre et m’avait inspiré cet article : « TÛRANOR PlanetSolar. Avec 10 maisons, on fait le tour du monde en bateau solaire ! ». J’aurai aussi pu dire : avec l’équivalent de la puissance d’un scooter, on fait le tour du monde avec PlanetSolar !

Je profite de cet article pour donner également un nouveau coup de chapeau à Raphaël Domjan, l’éco-aventurier neuchâtelois qui avait lancé le pari « fou » de PlanetSolar en 2004 et qui a réussi à le mener à bout. Une grande joie pour moi d’avoir eu la chance de croiser cet homme emprunt de légendes, de visions et de tant de pragmatisme !

UNE MISSION SCIENTIFIQUE SUR LE GULF STREAM

Tant s’en faut que nous connaissions tout sur le climat et ses évolutions et surtout que nous comprenions tous les défis des changements climatiques.  Depuis 2010, les climato-sceptiques mettent en doute le réchauffement climatique et ses potentielles origines dans  la croissance exponentielle de nos émissions de gaz à effet de serre. Pourtant les deux semblent corollaires.

Capture d’écran 2013-03-19 à 12.01.54 Source : Fiche pédagogique sur le climat sur www.planetsolar.org/deepwater

Alors que le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat)) se prépare à publier en septembre 2013 son nouveau rapport déjà sujet à controverses sur Internet,  « PlanetSolar Deep Water Expedition », partenariat entre l’Université de Genève (UNIGE) et PlanetSolar va indépendamment lancer ses amarres sur le Gulf Stream de mai à août 2013.

La mission de l’expédition consiste à réaliser des mesures scientifiques inédites des échanges d’énergie entre l’océan et l’atmosphère sur près de 3’000 kms le long d’une partie du Gulf Stream dans un environnement non altéré par des gaz polluants  puisque PlanetSolar ne fonctionne qu’à l’énergie solaire. Ce fut d’ailleurs un des éléments déterminants pour l’équipe scientifique dans le choix de leur moyen de transport, sans compter la renommée internationale du bateau!

Gulf-stream-ralentissment-thermohaline_Nasa-JPL 2Source : futura-sciences

Le Gulf Stream est ce mythique courant océanique qui contribue à véhiculer la chaleur des tropiques jusqu’aux régions polaires de l’Atlantique Nord. Il est l’un des régulateurs les plus importants du climat européen et nord-américain. Prof. Martin Béniston, climatologue et directeur de l’Institut des Sciences de l’environnement de l’Université de Genève pilote l’expédition scientifique.

Pascal Goulpié , expert en énergie et en météorologie, explique :

«  Il est humain de réagir très localement et dans le moment présent en fonction du climat que l’on constate en un lieu donné. Or le climat est un système très dynamique dont l’amplitude peut varier rapidement du froid vers le chaud et inversement. La terre est une vieille dame qui tousse actuellement. Et les mesures qui se feront à bord de PlanetSolar vont contribuer à la simulation des phénomènes climatiques. Il existe 3 modèles de simulation du climat : l’Européen, le japonais et l’américain. L’objectif de PlanetSolar Deep Water Expedition est d’apporter de nouvelles données aux différents modèles internationaux. »

Saurons-nous alors tirer des conclusions ou des confirmations sur la tendance du réchauffement climatique mondial ? Si j’ai bien compris, les données seront analysées sans révélation hâtive !

Pour suivre la position du bateau au jour le jour, suivez ce lien.

Savez-vous pourquoi l’expédition s’appelle « Deep Water » ?

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Parce que les eaux du Gulf Stream refroidies et densifiées par salinisation progressivement jusqu’à l’Océan Arctique « plongent par gravité entre 2000 et 3500 mètres de fond et forment un courant de profondeur appelé North Atlantic Deep Water » ! (source : planetsolar deepwater)

Pascal Goulpié et Rachel Bros De Puechredon ne seront pas les seuls à trouver cette expédition fascinante. Vous allez la suivre à distance vous aussi ?

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UNE MISSION ENVIRONNEMENTALE

PlanetSolar continue à porter le message de la fiabilité et l’usage concret de l’énergie solaire comme source d’énergie renouvelable indispensable à la transition énergétique mondiale.

Capture d’écran 2013-03-19 à 09.03.53Mais l’action environnementale va plus loin. En août, le bateau mouillera dans les eaux d’Europe du Nord au large de la Norvège et participera au ramassage des déchets marins qui encombrent les mers et menacent faunes et flores marines.  Cette action symbolique et concrète soutient la fondation Waste Free Oceans, partenariat public-privé qui rassemble le secteur de la pêche, les autorités publiques et l’industrie internationale du plastique.

UNE MISSION PÉDAGOGIQUE

Chacune des 21 étapes de PlanetSolar sera l’occasion de rencontrer les populations et autorités locales pour démontrer la puissance et le bien-fondé de l’énergie solaire. De multiples événements auront lieu :

  • Accueil des écoles locales sur le bateau
  • Rencontres de confrères scientifiques : ex. MIT à Boston
  • Soirées d’hospitalité animées grâce à l’énergie solaire

LogoAOCIGPEt en bouquet final, PlanetSolar porte aussi le flambeau de la culture et de la qualité suisse. Son partenariat avec l’Association suisse des AOC (Appellation d’origine contrôlée) et IGP (Indication géographique protégée) ouvre la porte à la reconnaissance et aux dégustations de produits de bouche de haute qualité et d’origine suisse ! Là, j’avoue que j’embarquerais bien moi aussi !

En attendant de pouvoir peut-être le faire un jour ( !),  jetons un œil sur le programme de festivités prévu à Genève.

COMMENT SUIVRE LA NOUVELLE AVENTURE ?

Site de PlanetSolar et de PlanetSolar Deep Water Expedition.

Et sur les médias sociaux : Facebook, Twitter, YouTube !

Que le soleil soit favorable à cette nouvelle épopée de PlanetSolar, de l’équipe à bord et de l’équipe à terre !

Liens utiles :

Commentaires.com : prof.Martin Béniston, Climat : les médias préfèrent la controverse à l’information scientifique.

Waste Free Oceans : Interview de Bernard Merkx, chef de projet à Waste Free Oceans.

L’Illustré : PlanetSolar participera à une expédition le long du Gulf Stream.

Mer et marine: Le Türanor PlanetSolar se prépare pour de nouvelles aventures.

Blog d’in-fuseon : Des idées et des talents au sommet du TEDxMartigny incluant l’intervention de Raphaël Domjan.

Source: TDG.ch, Image: AFP

Le 11 mars 2011 sonnait le glas pour les habitants de Fukushima.  La filière de fission nucléaire recevait son 2ème soubresaut percutant et mondial après la catastrophe de Tchernobyl. Suite à cette catastrophe tant humaine qu’environnementale, le gouvernement suisse fut l’un des rares à avoir le courage de prendre la décision de renoncer au nucléaire. Qu’en est-il de ces deux situations 2 ans plus tard?

FUKUSHIMA, LES MANIFESTATION SUFFIRONT-ELLES?

Au moment où je publie cet article, nous sommes à quelques heures de « l’anniversaire » de Fukushima et demain, avec le décalage horaire occidental, les médias nous gorgeront d’images « limites voyeuristes » de la catastrophe. Cet hommage est louable mais que changera-t-il vraiment aux politiques énergétiques et à nos choix de consommation de l’électricité?

Noriaki Imai ©in-fuseon

Il y a 2 ans, j’ai été profondément touchée par ce qui est arrivé au peuple japonais et je publiais dans la foulée un premier article « La fission nucléaire: peur contre peur ». Huit mois après la catastrophe, j’en faisais un bilan chiffré qui dévoilait l’évacuation de 110’000 personnes dans un périmètre de 30 kms de la centrale et de multiples conséquences sanitaires et alimentaires.

En fait le bilan s’est avéré encore plus lourd avec 160’000 personnes qui ont dû abandonner leur domicile et 19’000 morts et disparus.

En moins d’un an après Fukushima, le Japon a arrêté ses 54 réacteurs nucléaires pour les passer au peigne fin de mesures de sécurité et a réussi à vivre sans les 30% de l’électricité provenant de cette source d’énergie. Ceci ne s’est pas déroulé sans conséquences sur la limitation des consommations dans certaines régions du Japon.  Un plan d’urgence a activé l’accélération de nouvelles sources d’énergie: déploiement des énergies renouvelables, relance de centrales à charbon et importations. Au moment de la catastrophe, la part des énergies renouvelables représentait 1.18%, puis 1.6% avec les installations solaires 2011 et elle était censée doubler en 2012 pour atteindre 3.2% soit près de 10 GWh (chiffres non encore disponibles).

Le Monde.fr

Or, l’arrivée d’un nouveau gouvernement en décembre 2012 relance le débat autour de l’abandon du nucléaire: il est question de réactiver les réacteurs conformes aux normes de sécurité, deux ayant déjà été remis en service!

EN SUISSE, UNE POLITIQUE ÉNERGÉTIQUE CONTROVERSÉE

Suite à Fukushima, la Suisse a pris la décision historique de sortir du nucléaire le 25 mai 2011. Depuis, le Conseil fédéral a élaboré la stratégie énergétique 2050 autour:

1. de nouvelles sources de production d’énergie:

  • énergies renouvelables avec recrudescence des « poches » restantes en hydraulique et rattrapage en solaire et éolien,
  • et construction de centrales chaleur-force et à cycle combiné à gaz en transition énergétique.

2. d’une accélération des programmes d’efficience énergétique dans le bâtiment, la mobilité et les appareils électriques concernant les entreprises et les particuliers. En bref: Réduire la consommation globale d’énergie et la consommation d’électricité respectivement de 70 TWh et de 21 TWh d’ici 2050.

  1. d’une réforme fiscale prévue au delà de 2020.

Composition de l’offre d’électricité (uniquement production nationale) jusqu’en 2020, 2035, 2050 sur la base du présent paquet de mesures du DETEC (source: Prognos)

La mise en consultation du premier paquet de mesures de la stratégie a pris fin le 31 janvier 2013 et a résulté en plus de 280 prises de position de tous bords politiques et associatifs. Le Conseil fédéral est en train de revoir sa copie et en prévoit un retour mi-2013.

Voici quelques controverses rencontrées par la stratégie énergétique 2050:

  • les objectifs de baisse de consommation des énergies jugés irréalistes.
  • la compatibilité des objectifs de stabilisation de la consommation d’électricité en 2020 malgré la substitution du fossile par l’électrique  dans le transport.
  • la potentielle augmentation des coûts de l’électricité et le risque de pénurie d’électricité, sources de ralentissement économique.
  • la lenteur de la transition vers les énergies renouvelables et vers l’introduction d’une taxe CO2 sur les carburants.
  • pour certains, l’interventionnisme de l’État et pour d’autres, le manque de décision par exemple pour libérer le plafond de la RPC et les 24’000 projets en attente (La RPC est un outil de dynamisation des projets de production d’énergie renouvelable notamment solaire. Elle est victime de son succès depuis son introduction en 2009!)

Or les dates définitives d’arrêt des centrales nucléaires n’ont pas encore été fixées!

Un  récent sondage Univox 2012 (février 2013) met le doute du maintien de l’effet Fukushima sur la conscience environnementale des Suisses. Les valeurs 2012 de conscience écologique et de comportements auraient retrouvé leur niveau de 2010.

De nombreux médias se sont fait les gorges chaudes de cette constatation et l’émission 120 secondes de la RTS en est l’une des plus cinglantes!

Malgré tout cela, des faits positifs permettent de constater des avancées certaines en Suisse:

Sources:

My TF1 News: « La catastrophe de Fukushima expliquée en 3 D ».

Le Monde.fr: « Nouvelles manifestations anti-nucléaire au Japon ».

La Tribune.fr: « Solaire: le Japon devient le marché le plus attractif au monde ».

OFEN: Définition du premier paquet de mesures pour la stratégie énergétique 2050.

DETEC: « Prochaines étapes et graphiques ».

Le Matin: « La stratégie énergétique 2050 du Conseil fédéral divise ».

Swissgrid: « Liste d’attente RPC ».

Swisscom: « La RPC victime de son succès ».

RTS: « L’effet Fukushima n’a pas duré chez les Suisses ».

Tribune de Genève: « Fukushima s’estompe dans la mémoire collective ».

Copernic a exercé sa capacité scientifique d’astronome et sa sagesse humaniste de médecin pour créer des changements profonds de points de vue et de vision de notre monde. C’est ce dont notre planète a besoin pour réussir sa transition énergétique en s’appuyant sur les technologies sans oublier l’humain. Y réussirons-nous?

© in-fuseon

© in-fuseon

Les technologies de l’information et de la communication (protocole IP, Internet des objets, médias sociaux) vont s’imposer pour accélérer la transition énergétique vers les énergies renouvelables intermittentes (solaire, éolien, biomasse, géothermie). Rencontre de 2 mondes qui s’ignoraient jusqu’à présent et qui a fait l’objet de la conférence TechnoArk à Sierre en Valais le 25 janvier.
Quel contexte crée le rapprochement? Quels changements sont en marche pour les modèles d’affaires des acteurs de l’énergie? Quels seront les impacts pour les consomm’acteurs? Quelles sont les solutions existantes pour économiser l’énergie? Comment le phénomène des médias sociaux influence-t-il les solutions?iStock_000017285058XSmall

LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE, ESPOIRS ET RISQUES

D’après Patrice Geoffron, directeur du laboratoire d’économie et du centre de géopolitique de l’énergie des matières premières à l’université de Paris-Dauphine, le problème  n’est pas tant la consommation d’énergie que les émissions de CO2 qu’elle entraîne. Il faut pouvoir distinguer le « bon » kWh du « mauvais » kWh. Notre planète ne sait pas absorber les 35 milliards de tonnes de CO2 émises chaque année. Il est choquant d’entendre que le charbon continue à être la 1ère source de production d’électricité (Réf. notre article « International energy security: how and whom for?« ). Or on ne sait toujours pas stocker l’électricité en masse et ces technologies de stockage ne devraient être au point qu’en 2030. De plus dans cette période, de nouveaux usages de l’électricité par nos futurs véhicules électriques vont accroître la demande.
Que faire donc dans la période 2007-2030 pour éviter d’étouffer notre planète?

copyright In-fuseon

Espoirs: Le développement des énergies renouvelables (solaire, éolien, biomasse, géothermie) pourrait atteindre 30% de la génération d’électricité d’ici 2030 (IRENA, Agence internationale des énergies renouvelables). Ces sources d’énergies étant intermittentes, fluctuantes et décentralisées (auto-producteurs locaux), l’accroissement de leur part dans le mix énergétique implique de rendre les réseaux intelligents (smart grid). C’est le nouveau paradigme du marché de l’électricité: la production devient aléatoire face à une demande prévisible, alors que jusqu’à présent, c’était l’inverse et l’énergie non-consommée était gaspillée.
Les réseaux de transport et de distribution de l’électricité doivent passer d’un mode Offre-Demande à un mode Demande-Réponse automatique. Il va falloir planifier en ré-équilibrant le réseau sur la base de la demande en impliquant les consommateurs et des sources de production réparties dans le « cloud » d’énergie. C’est là que le modèle d’Internet rencontre celui de l’énergie du futur pour créer des autoroutes de l’énergie. Ex.une voiture électrique représente 10 kWh stockés dans la batterie. Si ce véhicule devient un « objet communiquant » au sein du réseau, le futur réseau pourra faire appel à cette énergie pour effacer les pointes de consommation. On comprend l’importance de réseaux inter-opérables et communiquants. On parle alors de web 5.0. 

Source: Vidéo de Joel De Rosnay, chercheur et futuriste.

Risques: Des modèles économiques non adaptés et une abondance d’énergies fossiles à court terme. La transition énergétique est vue comme une opportunité de croissance et de leadership (cf en Europe notamment) mais souffre d’absence de modèle économique rentable. Le prix du CO2 ne parle pas aux investisseurs. Or ces nouvelles infrastructures de réseaux nécessitent de lourds investissements. Pour la Suisse seule, entre 19 et 30 milliards de francs sont annoncés mais représentent aussi un grand potentiel d’innovations et d’affaires.

Il est compliqué de prendre le virage de la transition énergétique dans un contexte immédiat de profusion d’énergies fossiles à relativement court terme. Au delà de 100$ le baril de pétrole (et on y est), les pays cherchent de nouvelles sources d’énergie bon marché et les forages reprennent. Les Etats-Unis se sont lancés dans un vaste programme d’exploitation du gaz de schiste sur leur territoire pour relancer leur économie et gagner leur indépendance énergétique d’ici à 2023 (ils exporteront plus d’énergie qu’ils n’en importeront). On peut questionner l’impact environnemental de telles exploitations (utilisation et pollution de quantités astronomiques d’eau etc), sans compter le frein qu’elles peuvent représenter pour le développement des énergies renouvelables reléguées à un plan secondaire. 

Malgré ce contexte complexe, la présence de grands acteurs des technologies de l’information ou des télécommunications dans le domaine des Smart grids présagent de l’intérêt lucratif de ce futur marché! Quant aux acteurs de l’énergie, ils se doivent d’adapter progressivement leurs modèles d’affaires dans un contexte d’ouverture du marché de l’énergie.

Dossier à suivre…

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Sources:

Conférence TechnoArk, Valais le 25 janvier 2013.
Actu-environnement: L’IRENA veut doubler d’ici à 2030 la part des renouvelables dans le mix énergétique mondial.
Blog: Visions du web 5.0
DÉCLICS: Comptez Smart, les réseaux intelligents.
Consoglobe: Les réseaux intelligents, 5ème pilier de la révolution énergétique.
Alpict: Pilotage intelligent d’énergie, un grand potentiel d’affaires pour demain.
Goodplanet.info: Les gaz de schistes stimulent l’économie américaine.

Crédit @TEDxMartigny

Honneur au pouvoir des idées et surtout à l’impact des hommes et des femmes qui non seulement les invoquent mais surtout les mettre en oeuvre.
Le 14 septembre, c‘était mon premier TEDx et c’était le premier TEDx en Valais. Les conférences TED (Technology, Entertainment, Design) ont commencé il y a 25 ans aux Etats-Unis pour rassembler des esprits brillants dans leur domaine et partager leurs idées avec le monde. Ces conférences « Ideas worth spreading » sont devenues un véritable phénomène mondial avec plus de 900 conférences TEDx indépendantes organisées dans 96 pays en 2010!

Voici mon feed-back et mes ajouts personnels regroupés autour de 3 thèmes: l’innovation, l’émotion et le comportement.

L’INNOVATION, FENÊTRE SUR LE FUTUR

Qui aurait pu prédire et prévoir le phénomène social autour du téléphone mobile, devenu un cannibale de nos vies (dixit Daniel Gatica-Perez, maître d’enseignement et de recherche au laboratoire de l’IDIAP)?
Quelles sont les idées d’aujourd’hui qui créeront notre société de demain?

A l’aube du passage au milliard de membres Facebook, peut-on ignorer la portée des phénomènes sociaux d’envergure?

Mapping des « amitiés » des membres Facebook pour la Suisse.

Pour Antoine Perruchoud, professeur HES, chercheur, entrepreneur et inventeur de « l’entreprenaline » depuis 10 ans, la réussite des idées passent par:

  • l’acceptation de la fin du monde linéaire et de l’avènement du monde chaotique et imprévisible dans lequel nous vivons désormais
  • le changement d’esprit de notre système éducatif par l’entraînement régulier de notre « muscle » créativité dès le plus jeune âge
  • le rapprochement des écoles et des entreprises pour développer l’ADN entrepreneurial par la formation
  • l’acceptation de l’échec
  • l’expertise de 3 aspects: l’émotion, la créativité et le capital risque
  • l’intelligence collective
  • le crowdfunding, autorisé depuis avril 2012 comme un instrument légal de financement des entreprises par Barack Obama aux Etats-Unis.

Ce qui semble être de la magie aujourd’hui deviendra réalité.

Découvrez la vidéo du « 6ème sens » qui fascine et effraie à la fois. La technologie nous fait progresser à conditions que nous gardions notre libre arbitre, n’est-ce-pas?

QUANT L’ÉMOTION RENFORCE L’INTELLIGENCE

Nous entraînons notre quotient intellectuel mais rarement notre quotient émotionnel.
De toutes évidences, l’aventurière vaudoise Géraldine Fasnacht a réussi à rééquilibrer les deux! Voyez plutôt.
Très connue pour ces exploits en snowboarding, Géraldine a immédiatement fasciné son public en nous faisant revivre son 1er saut en Wingsuit du sommet mythique des Drus dans le massif du Mont-Blanc le 25 juillet 2012.
Avant d’attaquer Les Drus, elle a réalisé 1’200 sauts d’avion et 1’000 sauts de falaises. La réussite ne s’improvise pas.

Ce que j’ai trouvé fascinant chez Géraldine:

  • son plaisir si authentique de voler
  • sa gestion du risque par la préparation technique (vérifier la finesse des vols: finesse de 2=1000 mètres de chute pour 2000 de distance d’horizontale)
  • sa curiosité pour tester de nouvelles combinaisons (cf son wingsuit qui fait penser à un costume de chauve-souris)
  • son choix de grimper les falaises desquelles elle sautera: la montée est indissociable de la descente
  • son engagement de sportive de très haut niveau
  • sa force mentale au bon moment
  • ses 3 facteurs de réussite: équipe+préparation+concentration

LES INDIVIDUS AU COEUR DE LA PUISSANCE COMMUNAUTAIRE

Bineta Diop, sénégalaise de 61 ans, est certes une grande dame! Fondatrice de l’ONG Femme Africa Solidarité, elle a été citée par le Times en 2011 comme l’une des 100 personnalités les plus influentes au monde. Bineta Diop a su mobiliser les femmes de son pays notamment pour apaiser les conflits et l’insécurité en périodes d’élection.

« Les femmes ont un rôle pour lutter pour la paix. Elles sont mieux « équipées » pour prévenir les conflits.
Let’s solve the problem through the ballot and not the bullet. » Bineta Diop.

La plate-forme de veille des femmes pour des élections apaisées au Sénégal vaut son succès à 3 facteurs « The triple M factor »:

  • La mobilisation: les femmes représentaient la majorité silencieuse entre les acteurs luttant pour obtenir le pouvoir
  • La médiation: elles ont rencontré les communautés locales et ont créé proximité et confiance sur le terrain
  • Le monitoring: en utilisant les technologies de communications modernes (téléphones mobiles, radios et médias sociaux sur internet), elles ont reporté immédiatement tous les conflits et incidents potentiels au QG (appelé salle de veille).

Tous les partis politiques ont été contraints de rendre visite pacifiquement à la salle de veille pour s’expliquer et faire arrêter les violences!
Ces femmes sont désormais sollicitées pour les mêmes raisons pour en former d’autres au Kenya et en Sierra Leone.

QUAND L’INNOVATION CROISE L’ÉMOTION ET UN COMPORTEMENT DURABLE

Planet Solar, vous connaissez certainement! Le premier bateau propulsé uniquement par l’énergie solaire à avoir fait le tour du monde avec l’équivalent de la puissance d’un scooter. Son capitaine et instigateur, Raphaël Domjan était une fois de plus « au top » pour narrer l’épopée du catamaran solaire!

Crédit photo @planetsolar

Cet exploit nommé au livre Guiness des records combine à mon avis trois facteurs clés de succès:

  • l’innovation: parier sur une technologie solaire photovoltaïque existante pour prouver l’exploit et convaincre du bien fondé de cette énergie renouvelable; penser efficience et créer un logiciel pour calculer la « route » la plus performante à l’énergie solaire
  • l’émotion: Raphaël Domjan en a déployé pour rassembler les investissements (CHF 30 millions) et une équipe soudée
  • le comportement durable: il est à la base de ce projet devenu succès planétaire.

« Après le canal de Panama, 18000 km nous séparaient de l’Australie et c’est là que l’on s’est retrouvés au milieu d’une poubelle sauvage en pleine mer. Nous avons libéré une tortue prisonnière des déchets et avons subi les morsures des sangsues affamées ».

Pour aller plus loin:

Businessexperience.ch.
Fabrique de l’innovation, d’Elmar Mock.
Mapping des amitiés des membres Facebook.
International Create Challenge: les 12 projets sélectionnés en 2012.
Géraldine Fasnacht.
Plate-forme de veille des femmes pour des élections apaisées au Sénégal.
Interview exclusive de Raphaël Domjan.
Fondation SolarPlanet.

Doris Leuthard a inauguré les nouveaux locaux du pôle cleantech dans la « blue box » à Plan-les-Ouates, dans le canton de Genève. [Keystone]

Deux ans après l’émission du rapport Béglé et du premier Master Plan cleantechs de la confédération, Genève passe de la parole aux actes.
Un million de francs a été investi par l’État de Genève pour créer un nouveau pôle cleantechs offrant aux start-up des technologies propres des compétences en promotion, incubation technologique et financement. Le coup d’envoi a été donné lundi 3 septembre lors de l’inauguration officielle.

COMMENT FONCTIONNE LE PÔLE CLEANTECHS?

Il rassemble en un même lieu (bâtiment « blue box » dans la zone d’activité de Plan-les-Ouates) les forces vives de 3 organismes existant qui travaillent en synergie:

  • la Fondation d’aide aux entreprises (FAE): financement des projets.
  • la Fondation genevoise pour l’innovation technologique (FONGIT): incubateur technologique.
  • l’Office de promotion des industries et des technologies (OPI): promotion et mise en relations.

Serge Nouara (FAE), Pierre Strubin (FONGIT) et Rolf Gobet (OPI)

Ce pôle sera aussi un lieu d’échanges et de collaborations entre le monde de recherche et les entreprises. S’y joignent le Geneva Creativity Center, la future chaire d’efficience énergétique de l’Université de Genève, l’Hepia (Haute école du paysage, d’ingénierie et d’architecture de Genève) et le SPEG (Le Service de la promotion économique).
Un bel outil prometteur pour séduire les futurs entrepreneurs de cleantechs et promouvoir l’innovation! 18 dossiers sont à l’étude.

CONCILIER ÉCOLOGIE AVEC ÉCONOMIE

D’après Doris Leuthard, le marché des cleantechs est évalué à  près de 6% de toutes les activités économiques mondiales d’ici à 2020 contre 3.2% actuellement.
Certes, Genève mise sur les cleantechs comme un pôle de développement économique. Pierre-François Unger, conseiller d’État chargé du département des affaires régionales, de l’économie et de la santé (DARES), souligne l’approche originale et créative de ce pôle qui s’article autour de 4 axes: l’efficience énergétique, la mobilité durable, le traitement et la valorisation des déchets et le développement de l’énergie solaire photovoltaïque et thermique.

TOSA, UN PROJET HORS DU COMMUN DANS LES TRANSPORTS

D’après Jean-Luc Favre, directeur général d’ABB Sécheron, 60% de la population habitera en ville en 2050. D’où la nécessité d’anticiper une mobilité plus durable que les technologies actuelles de transports en commun. TOSA (Transport avec Optimisation du Système d’Alimentation) prépare un démonstrateur en grandeur réelle pour mai 2013 à Genève.
Il s’agit d’un nouveau système de bus s’affranchissant des lignes de contacts indispensables actuellement pour alimenter le bus en électricité.
Dans le futur, le bus s’alimentera au fur et à mesure de son besoin tous les 3 ou 4 arrêts grâce à des batteries de type supercondensateur (supercapacitor) garantissant une charge très rapide en 10 secondes maximum!
Ce projet se revèle triplement innovant de part le partenariat dont il résulte, la technologie choisie et le contexte urbain dans lequel il est déployé.

Pour aller plus loin:

Article d’in-fuseon: « Les cleantechs, de la parole aux actes. »
Rapport Béglé.
Document Master Plan Cleantechs, version d’octobre 2011.
Projet TOSA: Avant et après!

Articles publiés sur le sujet:
OPI, FAE, RTS, 20 minutes, Tribune de Genève, CleantechAlps,

C’est une récente soirée au Paléo Festival Nyon 2012 qui m’a inspirée cet article. Nous avons terminé notre soirée d’une drôle de façon! En participant à un dance floor « Energie » pour générer un maximum de joules! Imaginez que si les 40’000 festivaliers quotidiens s’exerçaient 2min 30 sur la piste de danse tous les soirs, ils ne généreraient que l’équivalent de 5  à 10 kWh au maximum à eux tous. Or le Paléo a besoin de 40’000 kWh par jour! Pas si simple de créer de l’énergie! Cela fait réfléchir aux efforts à fournir pour produire de l’énergie et à la vitesse à laquelle on la consomme au quotidien.

1’745 JOULES, C’EST UN DEMI WATT!

C’est sur le stand de Romande Energie au Paléo que nous avons expérimenté la transformation de nos mouvements en énergie grâce à un dance floor original et innovant. C’est une façon ludique de prendre conscience de la force à déployer pour produire de l’électricité… et illuminer la piste de danse! L’expérience a duré 2 min 30 le temps du morceau Party de LMFAO. Le résultat a été plutôt mince avec 1’745 joules générées…donc le vélo électrique comme prix gagnant ne sera pas pour notre groupe. Le record approchait les 5’000 joules.

La différence entre 1’745 joules et 5’000 joules parait énorme et pourtant, converti en watt/heure (1 watt-heure vaut 3600 joules), cela ne fait qu’un demi-watt/h contre un 1.40 watt/h. Nous sommes bien peu de chose! Pensez-vous que cela serait suffisant pour éclairer au moins une ampoule électrique? Même pas!

Si l »on prend une ampoule LED des plus économiques par exemple de 5 Watt, équivalente à une ampoule classique de 25 W, il faudrait donc 10 groupes comme le nôtre se démenant sur le dance floor pour l’éclairer. Ou bien il faudrait que nous dansions non-stop pendant 25 min!

RIEN A REGRETTER!

Camille en concert au Paléo festival le 17.7.12.

Dans un festival de musique de l’ampleur du Paléo, tout est énergie: les lumières d’ambiance, les éclairages des concerts, l’énergie cinétique de la foule de festivaliers…et l’énergie des chanteurs.
Savez-vous que le concert d’une star comme David Guetta sur la Grande scène, équivaut à la puissance électrique de 38 à 56 centrales vapeur de repassage? Imaginez l’artiste en train de dérouler son show et en même temps de faire « tourner » une quarantaine de fers à repasser! Ce serait digne d’un nouveau livre de Bernard Werber!

Trêve de plaisanterie! Apparemment les préoccupations sont présentes pour sans cesse réduire ou maîtriser les consommations. Certains types d’éclairage fonctionnels se parent même d’apparats festifs comme cette série de lampadaires de type éclairage routier!

En bref le Paléo festival offre de merveilleux moments et aussi des expériences inédites!

Sources d’informations:

Les coulisses « énergies » du Paléo festival Nyon en chiffres.

Reportage photos des coulisses « énergies » du Paléo festival Nyon.

Article de La Côte: Le fournisseur traque le gaspillage.

Dans le cadre de l’engagement renforcé de la Suisse en Afrique du Nord depuis mars 2011 et du programme « Production Plus Propre » (PPP), l’entreprise genevoise SOFIES, experte en écologie industrielle, accompagne 75 entreprises tunisiennes sur des projets concrets pour mieux produire et moins consommer. 

Merci à Laurent Cuénoud, CEO de SOFIES, qui s’est prêté au jeu de nos questions pour donner toute l’envergure et l’ambition d’une intervention exemplaire et durable qui s’inscrit dans une coopération internationale. Découvrez !

Photo extraite de L’hebdo: La Tunisie, un laboratoire pour la Suisse.

Comment SOFIES s’est-elle retrouvée à intervenir en Tunisie ?

Notre intervention a commencé en octobre 2010 avant le printemps arabe de 2011. Nous avons décidé de nous mettre en lice d’un appel d’offres international et notre connaissance des écosystèmes industriels a fait la différence. Nos partenaires institutionnels sont le SECO (Secrétariat d’État à l’économie) qui finance le programme et l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI). Nous travaillons sur place en collaboration avec le centre international des technologies de l’environnement de Tunis.

Quelle démarche avez-vous mise en œuvre auprès des 75 entreprises locales ?

Les entreprises locales concernées interviennent principalement dans les domaines de l’agroalimentaire,  du tourisme (hôtellerie), du textile, de la microélectronique, des traitements de surface.

Nous avons modélisé un projet de base qui s’adresse à chaque entreprise individuelle et avons travaillé intensément avec 20 entreprises pour commencer. Notre objectif est d’aider ces entreprises à consommer moins de matières premières, moins d’énergie, moins d’eau et à produire moins de déchets. La Tunisie est en passe de devenir un centre clé d’expérimentation à grande échelle des technologies environnementales.

Nous avons développé une démarche en 3 points prioritaires :

  • L’énergie : actuellement, la Tunisie brûle du gaz, ressource naturellement facile à exploiter et accessible, mais polluante. Or le potentiel des énergies renouvelables et notamment du solaire est sous-exploité.  Nous encourageons les entreprises à consommer de telles énergies dès que possible. Nous amorçons d’ailleurs le début des interactions avec la fondation Desertec.
  • L’eau : la Tunisie a 3 défis autour de l’eau et de son empreinte hydrique (sa dépendance à l’égard de l’eau) : réduire ses consommations tout en favorisant le développement économique, trouver de nouvelles sources et assainir l’eau en réduisant les rejets polluants. Nous avons développé des solutions Entreprises (ex de Fuba, producteur de circuits imprimés, qui exporte ses effluents polluants en Europe pour être traités) et des solutions Collectivités (ex identification de bailleurs de fonds pour financer des infrastructures lourdes).
  • L’écobilan : nous avons choisi de réaliser 8 cas pilotes (produits/services) pour les passer à travers des Analyses de Cycle de Vie (ACV) et déterminer leur impact environnemental complet incluant transport, production, etc. L’ambition est de construire une banque de données utilisable pour l’Afrique du Nord.

Pourquoi accompagner ces entreprises en particulier ?

L’Europe étant le premier marché d’exportation de la Tunisie et les politiques d’achats se renforçant, les produits tunisiens ont tout intérêt à devenir plus éco-responsables pour poursuivre leur développement sur ce marché.

Comment va être utilisé le budget de CHF 3 millions sur 4 ans ?

Ce budget couvre le conseil, le développement de la démarche et l’énorme travail de suivi sur place et à distance des 75 entreprises et des experts tunisiens formés à la démarche.
Pour l’ONUDI, c’est une première d’inclure à la fois un programme PPP, les écobilans et l’écologie industrielle, c’est-à-dire les synergies et l’optimisation des flux de matières entre entreprises à plus large échelle.

Quelle est la plus grande difficulté rencontrée depuis octobre 2010 ?

Nous sommes sur un défi de changement de culture des populations dans leur rapport au travail et de leur hiérarchie. Dans de tels projets d’éco-responsabilité, il est indispensable d’obtenir l’engagement et le questionnement de toute l’entreprise et pas seulement de la direction. Nous avons dû renforcer notre implication dans les projets et leur suivi.

Quel est le mode de travail qui va fonctionner durablement ?

Nous nous sommes fixés 3 ans pour rendre autonomes les experts tunisiens. Il s’agit de former les gens pour savoir reproduire la démarche, capitaliser l’expérience. Une personne est basée sur place pour assurer coordination, transfert de savoir-faire, suivi, gestion des parties prenantes et communication. Un vrai défi !

Quel sera le rôle du futur droit à un environnement sain dans la prochaine constitution ?

Je pense personnellement que l’aspect législatif est essentiel pour renforcer les apprentissages et déclencher des façons de faire durables. Par exemple dans le cas de l’exploitation du gaz ou bien de la gestion des déchets pour laquelle la loi actuelle d’enfouissement des déchets est complètement contre-productive.

En quoi le développement durable est-il « salvateur » de la relance économique ?

C’est une dimension indispensable pour :

  • Stimuler la création de nouveaux métiers
  • Lutter contre les zones déjà sinistrées par la pollution et la disparition des plages
  • Assurer la continuité des exportations des produits locaux (cf commerce des olives) vers l’Europe.

Voir comme exemple les résultats du parc d’activités économiques de Bizerte dans le nord de la Tunisie. Ou encore « Tunisie: un développement économique dans un environnement sain ».

Sources complémentaires :

La Tunisie, un laboratoire pour la Suisse.

SECO :  Un an après : le point sur l’engagement de la Suisse en Afrique du Nord 

Parviendrons-nous à une société à zéro carbone ou en tous cas à moindre carbone? Voici une question à laquelle ont tenté de répondre les prestigieux intervenants du 2ème Swiss Eco Leaders Day le 25 juin au Forum Fribourg.

Un an après la catastrophe de Fukushima qui a conduit en mai 2011 à la décision historique de la Suisse de sortir progressivement du nucléaire, voici un panel non exhaustif des points de vues et visions qu’ont exprimés des intervenants aussi différents qu’enthousiastes.

DES MESSAGES QUI S’ACCORDENT POUR « LE MIEUX »

Raphaël Domjan, l’éco-aventurier du vaillant catamaran Planet Solar, premier bateau à avoir fait le tour du monde uniquement à l’énergie solaire, nous transmet un énorme message d’espoir qui appelle le respect:

« 60’006 km parcourus avec une puissance équivalente à celle d’un scooter! Ceci avec des technologies solaires photovoltaïques actuelles! Si un ambulancier neuchâtelois est capable de lever 30 millions de francs pour faire le tour du monde, alors tout est possible! »

Chapeau bas Raphaël et encore bravo!

Michèle Sabban, Présidente de l’Assemblée des régions d’Europe (ARE) et de l’association R20 d’Arnold Schwarzenegger, prône l’importance du combat des régions et territoires face au nouvel échec du récent sommet de la Terre Rio+20:

 » Mon pari est que la croissance de demain sera verte ou ne sera pas. On ne peut rien attendre d’un après Rio+20: 193 états ne s’accorderont jamais vraiment! En revanche, le R20 est une force de propositions vis à vis du G20 et concrétise le passage du Think Tank à l’Action Tank! L’avenir des projets passe par la coopération inter-régionale sans blocage diplomatique! »

Philippe Virdis, Directeur du Groupe E, (distributeur d’électricité sur les cantons de Fribourg, Neuchâtel, Vaud et Berne) s’est lancé dans une démonstration live et sans effet de « Murphy » de son tout nouveau système e-vision de « Smart metering » qui permet aux consommateurs particuliers et PME de contrôler leurs consommations d’électricité et donc d’agir pour les réduire. Application très parlante pour comprendre sa consommation instantanée ou comparer ses consommations. C’est l’enclenchement du four qui a créé le pic que vous voyez à l’écran!

« Les flux d’électricité vont devenir multi-directionnels avec le développement des auto-producteurs. De plus, les consommateurs ont besoin de connaître leurs consommations en temps réel. Actuellement quand ils reçoivent leur facture annuelle, il est trop tard pour agir! Il est possible d’économiser 5% immédiatement et sans effort aucun. »

Pierre Varenne, Directeur de Michelin Recherche et Technique SA à Granges-Paccot, prévoit qu’en 2020, 10 à 20% au grand maximum des nouveaux véhicules seront hybrides ou électriques. L’Europe sera le continent où les efforts ainsi que les réglementations et taxes seront les plus importants.

« Cela fait 120 ans que l’on roule et 20 seulement que l’on se préoccupe de l’énergie. Le carburant bon marché, c’est fini! L’industrie du transport va avoir droit à son lot de réglementations et d’objectif de réduction de CO2 de 50% à 75%! Cependant, dans les 25 ans, le moteur à combustion gardera une part prépondérante malgré la hausse du prix du baril de pétrole! La moyenne d’émissions de CO2 va devoir évoluer de 160g CO2/km à 95g d’ici à 2020.
La pile à combustible va révolutionner la propulsion. Le Japon a beaucoup d’avance et se prépare à sa commercialisation dès 2015! »

Saviez-vous qu’un pneu de basse résistance au roulement économise 1 plein sur 5 pour un véhicule de tourisme et 30% pour un poids lourd?
Michelin Recherche et Technique a collaboré avec FAM Automobiles (Doubs) pour créer le 1er véhicule à pile à hydrogène homologué en France.

Christian Bach, Chef de division Moteurs à combustion à l’EMPA (laboratoire fédéral des sciences et technologies des matériaux), nous annonce les tendances des futurs véhicules:

« D’ici à 10 ans, les véhicules suisses devront avoir réduit d’un facteur 2 leurs émissions de CO2: 155g de CO2/km en 2011 à 70 g en 2025. En 2015, les parcs véhicules (hors particuliers) se verront imposer la limite de 130g. En cas de dépassement de la limite, les taxes seront lourdes. L’avenir passera par l’hydrogène comme énergie de stockage intermédiaire qui, mélangé à du biogaz et du gaz naturel combinera économie de carburant et réduction de CO2. »

Travail de recherche EMPA

Walter Steinmann, Directeur de l’office fédéral de l’énergie (OFEN), explique les étapes clés de la stratégie énergétique suisse 2050:

 » Il faut rapprocher l’objectif de 22.6 TWh d’énergies renouvelables d’ici 2050 à l’objectif de stabilisation de la demande d’électricité à 60 TWh. Jusqu’en 2020, on mise sur les incitations et les actions volontaires, ensuite il y aura moins de subventions et plus de taxes incitatives. Un premier paquet de mesures a été publié. Le 14 septembre 2012, la stratégie du Conseil fédéral sera mise en consultation pour décision à fin janvier 2013, passage au parlement, voire référendum populaire.

Beat Vonlanthen, Conseiller d’état, Président de la Conférence des Directeurs cantonaux de l’énergie, parle franchement en évoquant l’échec de Rio+20:

« L’échec n’est pas une solution! L’AIE prédit une hausse de 20% des émissions de CO2 et 6°C de plus avec le risque que le charbon redevienne prédominant d’ici 2035! Investir sur les Négawatts, dans la rénovation des bâtiments, inciter l’utilisation du courant vert, inciter les transferts de technologies des laboratoires scientifiques vers l’industrie, voilà des actions concrètes que nous prenons sur le canton de Fribourg par exemple. »

LE BAROMETRE NATIONAL ÉNERGIE ET ENVIRONNEMENT 2012

C’est la 2ème édition de l’enquête d’opinion nationale suisse (268 réponses en 2012 contre 874 en 2011) qui nous révèlent les opinions sur l’efficacité et la popularité des mesures et concepts en vigueur sur tous les thèmes de l’environnement.
L’enquête 2012 révèle une perspective de mix énergétique et électrique (lien vers notre compte rendu du Swiss Eco Leaders Day 2011) très proche de celle de 2011: 55% du courant seront hydrauliques ( +2% par rapport au sondage 2011), 21% nucléaires (-6%) et 6% issus des énergies fossiles ( +3%). Le solaire serait à 7% ( +2%), l’éolien à 4% ( +1%), le biogaz- biomasse à 3% (stable). Les 4% restants se répartiraient entre la géothermie profonde et la récupération des centrales d’incinération.

Ce qui a bougé:

  • 80% des leaders suisses sont d’accord de sortir du nucléaire
  • 58% au lieu de 50% sont d’accord pour supprimer le plafonnement de la RPC pour favoriser le déploiement des installations solaires photovoltaïques
  • approbation de l’interdiction des appareils ménagers avec un stand-by >1 watt

Raphaël Domjan de Planet Solar et Guy Wolfenberger, fondateur de Grove Boats

UN CLIN D’OEIL AUX BATEAUX SOLAIRES DE GROVE BOATS

La société suisse Grove Boats SA conçoit, construit et commercialise des bateaux électro-solaires et hybrides destinés au transport de passagers. Ces bateaux n’ont certes pas la taille d’un Planet Solar mais pas non plus le même usage.

Si vous êtes abonné à la newsletter de lOPI (Office de la Promotion Industrielle) de Genève, vous retrouverez cet article en lien de la rubrique Cleantechs dans la newsletter de juin 2012!

Pour plus d’informations:

Planet Solar, interview exclusive de Raphaël Domjan.

TÛRANOR PlanetSolar : Avec 10 maisons, on fait le tour du monde en bateau solaire !

Les décideurs favorables à la sortie du nucléaire.

Avez-vous entendu parler du R20 (Regions of Climate Change)? Etiez-vous peut-être mercredi 7 mars à Genève à la conférence de l’acteur et ancien gouverneur de Californie Arnold Schwarzenegger? J’ai personnellement assisté aux conférences « techniques » de l’équipe de «Schwarzie» qui ont eu lieu le jour même sur le thème: « Sur la route de Rio: les Régions bâtissent l’économie verte ». Hors des effusions médiatiques, quelques éléments concrets m’ont interpellée et que je n’ai vus nulle part retransmis dans la presse.

L’URGENCE DE LA CROISADE

« 80% des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) doivent être éliminés d’ici à 2050 afin de limiter le réchauffement de la planète à 2°C maximum et éviter les conséquences catastrophiques des changements climatiques », aperçu du R20.

Michèle Sabban, toute récente présidente du conseil d’administration du R20 a évoqué le rapport 2010 du Global Footprint Network qui précise qu’en 2007, notre empreinte écologique moyenne terrestre dépasse déjà de 50% la capacité de régénération des ressources de la Terre.

LES 4 PILIERS DU R20

A part «Schwarzie» qui est LE pilier impressionnant à l’initiative du R20, cette association à but non-lucratif dont le siège social est à Versoix s’appuie sur:

  • les gouvernements sous-nationaux proches du terrain et la création de partenariats publics-privés
  • les technologies en lien avec les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique
  • un réseau de partenaires investisseurs pour accélérer le financement des projets
  • une communauté en devenir sur la base du projet de communication Sustainia

Une année après son lancement officiel, le R20 comprend une vingtaine de membres et une trentaine de partenaires. Comment juger si ce nombre est significatif face à l’impact que souhaite créer le R20?

UN MESSAGE UNIQUE: ALLIER CROISSANCE ÉCONOMIQUE ET ÉCOLOGIE

Que ce soit Michèle Sabban, Reta Jo Lewis la représentante d’Hillary Clinton pour le climat ou Johannes Hahn commissaire européen chargé de la politique régionale, les trois ont accordé leurs violons pour affirmer que la croissance doit passer par l’économie verte et par une nouvelle forme de compétitivité par les innovations et non pas par les coûts.
Tous s’accrochent à la croissance en misant sur une meilleure efficacité des techniques et efficience des comportements et aucun ne veut envisager un autre modèle.

6 RÉGIONS SOUS LA LOUPE, 6 RÉSULTATS REMARQUABLES

© in-fuseon

Région de Puglia en Italie:
Avec ses 4,8 millions d’habitants et la plus grande centrale à charbon d’Italie, la région s’est donnée le défi de sortir de la dictature des énergies fossiles.
Les solutions énergétiques : l’éolien, le solaire et la biomasse.
Comment?:

  • en « solarisant » les bâtiments agricoles et les écoles
  • en sensibilisant les habitants aux économies d’énergie

Région du Languedoc-Roussillon en France:
Une population de 3 millions d’habitants qui croît de 5 à 10% par an, attirée par la candeur du sud ouest de la France! La région relève le défi énergétique:

  • en créant un laboratoire de recherche Greenstars notamment dans les domaines du bois et des algues  (nouveaux carburants, cosmétiques, alimentation)
  • en débloquant un prêt de 400 millions d’Euros pour financer l’énergie solaire et l’éolien
  • en misant sur le 4ème pilier du développement durable: la communication pour mobiliser la population

Région des Açores:
 « Il n’y a pas de petite région! » 9 îles, des difficultés insulaires de tous ordres et pourtant déjà 30% d’énergies renouvelables grâce surtout à la géothermie!

Région de Norrbotten en Suède:
Une région qui fait déjà partie de l’association Climactregions et qui regorge de bonnes pratiques en matière d’énergie hydraulique, éolienne et de biogaz. L’industrialisation du recyclage des déchets de ses 250’000 habitants permet actuellement d’utiliser du biogaz à 1 euro par m3!

Région de Pastaza en Equateur:
Voici une région de l’Amazonie qui se bat pour préserver sa culture et son mode de vie ancestrale. José Gualinga, président du peuple Kichwa de Sarayuku détonne parmi l’assemblée d’orateurs! Vêtu de sa coiffe indienne traditionnelle, il parle de l’importance pour son peuple de sauvegarder « sus planes de vida »! Et nous occidentaux, quels types de plans de vie sommes-nous en train de construire?

Région d’Asie du Nord Est: NEAR
Trop peu de temps a été alloué à Jae-Hyo Kim pour cette région en pleine expansion dont l’association NEAR regroupe des mastodontes tels que la Chine, le Japon, la Corée du sud, la Corée du nord, la Mongolie et la Russie. En tous cas, c’est un tour de force de l’association NEAR d’avoir pu mettre autour de la même table depuis 1998 de tels rivaux. Le R20 qui prévoit d’ouvrir une antenne en Chine en 2012 devrait pouvoir surfer sur cette vague!

CE QUI M’A MANQUÉ

Des chiffres, des objectifs et plus de concret sur les projets.

Sources d’informations:

CÔTE RESPONSABILITE SOCIALE D’ENTREPRISE (RSE)

Des normes volontaires (ISO 26000) aux normes encadrées? Le paysage du Développement durable mis en oeuvre par les entreprises va peut-être changer vers d’avantage de régulation. A quel rythme, selon quelles contraintes et opportunités? 2012 donnera certainement le ton.

« La crise confirme la nécessité de mettre de l’éthique dans les affaires…Bruxelles voit désormais la RSE encadrée comme un outil de régulation économique, sociale et environnementale et comme la possibilité d’améliorer la gouvernance des entreprises et de réduire les inégalités sociales croissantes. Les codes de conduite ne peuvent plus être laissés à l’initiative des seuls dirigeants d’entreprise et la Commission reconnaît implicitement que les entreprises ne sont pas assez engagées dans la RSE. On s’éloigne donc de la vision anglo-saxonne qui a prévalu jusqu’à aujourd’hui, qui faisait totalement confiance à l’autorégulation,  le rôle des gouvernements en tant que co-régulateurs ou régulateurs investis de leur légitimité démocratique apparaissant nécessaire en tant que complément », Michel Doucin ambassadeur à la Commission européenne. Son interview exclusive par Novethic.

Image extraite du rapport de CleantechAlps.ch

CÔTE CLEANTECHS

Le bon usage de technologies propres (cleantechs) est un des enjeux du pilier environnemental de la Responsabilité sociale des entreprises.
Face aux énormes défis énergétiques et économiques, les cleantechs  ont plus que jamais le vent en poupe. Ces technologies attirent par leurs 2 facettes:

  • la richesse intrinsèque (économique, environnementale et sociale) de telles technologies qui sont conçues avec des consommations énergétiques réduites dans leurs processus de production et leurs produits
  • le cercle vertueux de leur usage: produire et consommer des énergies  en réduisant les impacts, réduire les consommations, recycler

La Suisse par exemple qui a décidé d’abandonner progressivement le nucléaire renforce son pôle cleantechs par un rapprochement astucieux des milieux scientifiques, économiques et politiques. 2012 servira de plateforme d’observation et d’actions pour commencer la mise en oeuvre de nombre d’intentions.

« Les maîtres-mots sont : efficacité des ressources et cleantech… Il nous faut maintenant encore mieux utiliser ce potentiel et positionner la Suisse de manière optimale au niveau international. Afin de pouvoir encore mieux promouvoir les innovations dans ce domaine, la Confédération projette de regrouper les forces des milieux scientifiques, économiques et politiques. Le Masterplan Cleantech constitue à cet égard l’instrument idoine de coordination, qui montre la voie dans ce processus de transformation difficile des prochaines décennies et sert de référence à tous les intéressés », Doris Leuthard Cheffe du Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC). Etude de CleantechAlps pour mieux comprendre les cleantechs en Suisse Occidentale.

© in-fuseon.com

CÔTE MEDIA SOCIAUX

Y-a-t-il un lien entre les media sociaux et la RSE ou les cleantechs, direz-vous?
Il est vrai que les uns et les autres n’ont à priori rien à voir. Et pourtant!

Leur point commun à mon sens, c’est le besoin d’engager leurs publics tout en valorisant les actions concrètes. Leur différence, c’est le rythme des changements. Choisir Facebook ou Google+ ou sa propre plateforme? Alors que le web bouge très vite des centaines de millions d’internautes (voir les nouvelles tendances et évolutions annoncées à la conférence Le Web), le domaine du Développement durable évolue plus lentement.
Alors pourquoi ne pas utiliser les media sociaux et de nouveaux espaces communautaires pour sensibiliser et engager les publics internes et externes de l’entreprise vers l’usage des cleantechs, tout en restant conscient de l’évolution rapide et imprévisible de ces outils? Et oui, nous vivons dans un monde complexe dans lequel tout bouge en permanence.

Certains l’ont déjà compris. Ouvrez l’oeil en 2012!