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Le réseau social d’entreprise, levier de la transformation culturelle?

Réseau social d'entreprise

Le réseau social d’entreprise ne pourrait-il pas poursuivre sa mission (inavouée) de levier de la transformation culturelle?

Les réseaux sociaux d’entreprise ont créé un hype de 2013 à 2016, puis ont déçu par manque d’engagement. Tels le phoenix qui renaît de ses cendres, ils semblent revenir au centre des outils de communication interne à travers les Digital workplaces.

Ce qui suit relève de mes observations en entreprises et de ma veille d’information.
Cela n’engage que mon avis personnel.

La genèse de la transformation culturelle

C’est un rapport du McKinsey Global Institute, en 2012 qui a créé le déclic.
Face à 28 heures passées par semaine à gérer des mails et à rechercher de l’information, le rapport promettait une augmentation de la productivité de 20 à 25 %.

Entre 2012 et 2015, le réseau social d’entreprise (RSE) a été perçu comme un outil de gestion du changement et d’évolution des mentalités. Mais aussi comme un outil risqué.

Les peurs face au réseau social d’entreprise

Il fallait un certain courage managérial prônant l’innovation pour mettre entre les mains des collaborateurs l’équivalent d’un Facebook interne. En effet, il était jugé avec de forts à priori comme un objet de divertissement inutile! Ceci me rappelle des souvenirs dignes d’un livre de fables.
J’ai retrouvé avec grand plaisir les liens vers:
Cette citation d’une responsable de communication interne m’a fait sourire à la redécouvrant.
Elle cristallise tellement les peurs de certaines directions et management d’entreprise de cette époque pas si lointaine (6 ans seulement!):
À terme, un seul risque existe : que les employés passe plus de temps à communiquer plutôt qu’à avancer effectivement sur leurs tâches.
Le véritable risque s’est avéré et ce fut plutôt l’inverse: le manque d’engagement de la part des utilisateurs!

Le réseau social d’entreprise, facteur de changement culturel

Le RSE a très vite touché à des points sensibles d’habitudes ancestrales de rétention de l’information et de silos organisationnels.
  • il proposait un échange plus rapide et un partage d’informations à travers une façon de rassembler et d’améliorer la collaboration.
  • une des promesses était également la réduction du volume d’e-mails atomisés grâce une gestion de projet collaborative et un partage documentaire.
  • sans compter la perspective de générer des idées innovantes en interne.
En bref, un magnifique outil de progrès alliant performance et participation.
D’ailleurs, les éditeurs de logiciels ont bien vu la poule aux œufs d’or et une multitude de solutions ont émergé:
  • solutions des GAFAM comme Sharepoint et Yammer (Microsoft), Workplace by Facebook qui annonçait un coût de licence de 3,5 dollars par utilisateur (il est de 4 dollars au moment oú j’écris cet article)
  • plateformes internationales comme Jive software
  • solutions locales comme la genevoise Hyperweek reprise par le belge Knowledge Plaza,  devenu Elium ou Beekeeper.

 

Un manque de retours d’expériences

Les expériences de Bobst, du TCS, du Montreux Jazz Festival, de Givaudan ont été citées dans la presse.
Mais comme le mentionnait Le temps.ch dans un article du 16 juillet 2013, les réseaux sociaux d’entreprise ont eu de la peine à démarrer.
Plus récemment (février 2020), le CERN annonce sa sortie de Workplace by Facebook pour des questions de protection de données, de coûts et de faible utilisation interne (15% d’utilisateurs actifs parmi les membres inscrits).
Je n’ai pas pu trouvé d’études chiffrant le déploiement des réseaux sociaux d’entreprise en Suisse.

Si le sujet vous intéresse et que vous travaillez dans une entreprise dont le siège social est en Suisse, vous pouvez accéder gratuitement à l’enquête que j’ai menée en 2020:

« Usages et impacts des médias digitaux en communication interne dans les entreprises de Suisse romande ».

Réseau social d’entreprise et prolifération d’outils

La digital workplace est le concept tendance d’un mode de travail collaboratif qui rapproche les collaborateurs dans des espaces communs de type coworking ou d’espace virtuel par le télétravail.
La Digital workplace associe réseau social d’entreprise, messagerie collaborative, gestion de projets et automatisation de certaines tâches. Elle promet une gestion plus saine et productive des multiples applications informatiques à gérer en parallèle.
Les intranets s’enrichissent de dispositifs collaboratifs. Le terme de Hub de productivité est lancé!
En France, un sondage auprès de 750 membres du 1er club français de décideurs informatiques et télécoms révèle que 58% des moyennes et grandes entreprise déploient une digital workplace.
C’est la nouvelle promesse d’un environnement de travail meilleur et intégré dans lequel le collaborateur retrouve tout son bureau grâce à un cloud sécurisé où qu’il soit.

La Digital workplace, solution à la surcharge mentale?

Mais est-ce vraiment l’arrêt de la prolifération d’outils de communication numérique et l’avancée vers un usage multimodal plus fluide et plus sain?
Comment de tels systèmes allègeront-ils l’enfouissement sous les emails, les messages instantanés, les notifications? Les newsletters, le journal interne disparaitront-ils?
C’est la santé mentale des collaborateurs qui est en jeu.

Plus qu’une plate-forme de communication supplémentaire ou le remplacement d’un intranet vieillissant et « has-been », le réseau social d’entreprise dans sa forme intégrée dans la Digital workplace ne pourrait-il pas être encore plus un levier de transformation culturelle?

L’humain avant la technologie?

Ne faudrait-il pas investir 80 % du temps à comprendre les comportements, les préférences et les moyens de communication que les différentes populations d’une entreprise adoptent déjà maintenant?
Et seulement ensuite choisir une plate-forme technologique et les fonctions appropriées?
La technologie a tendance à nous submerger de fonctionnalités et ce ne sera pas la première fois que l’utilisateur admettra n’utiliser que 5 ou 10% d’un outil.
C’est un changement de paradigme donc de point de vue que je suggère pour la communication interne.
Investir dans l’humain avant de se précipiter dans un investissement technologique.
En Suisse, les Millenials représentent déjà 34% de la population active au travail (réf. Conférence TechnoArk janvier 2019).
Or le burnout guette des populations de plus en plus jeunes.
Et si la transformation culturelle était aussi d’alléger l’impact surchargeant du numérique et de ne garder que les bons côtés?

Back to the future

Il est tellement plus simple et probablement moins coûteux à très court terme de se lancer dans un benchmark exhaustif de multiples plateformes et software du marché.
Ou bien de prendre une décision De facto de l’évolution d’un intranet social ou d’un « content management system » pour intégrer les fonctions d’un réseau social d’entreprise.
A noter les plateformes suivantes pour orienter le benchmark que vous ne manquerez pas de réaliser:
le suisse Beekeeper, le français Talkspirit, le global player Happeo, Sociabble etc.
[Joke] Dommage qu’en interne, les entreprises ne disposent pas d’un outil d’intelligence artificielle tel BERT, l’IA du nouvel algorithme de Google pour analyser, apprendre et faire les bons choix de fonctions et d’usages pour leurs futures places de travail collaboratives…

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Sources:

Entreprise romande (FER Genève)_22.11.2013: L’avènement des réseaux sociaux pour entreprises
Entreprise Romande du 7 février 2014:
Le Temps du 16 juillet 2013:
Journal du Net du 13 novembre 2019:
Talkspirit du 21 février 2020:
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